Le streaming du jour #451 : Old Man Gloom - ’NO’
Et si on vous passait un peu de "gros son" pour changer ? Après tout, du moment qu’Aaron Turner dit "non", aucune raison de se priver.
Old Man Gloom est un "supergroupe", ce qui en langage metal est trop souvent synonyme de superficialité et de facilité, avec à la clé un super paquet d’argent à super court terme. Alors quand la formation en question revient après 8 ans de hiatus, il y a de quoi s’inquiéter. Mais voilà, on est chez Hydra Head, label sans concession par excellence et c’est le patron en personne qui mène la danse, j’ai nommé Aaron Turner, frontman de feu Isis restant tout de même sur trois éclatantes réussites signées Greymachine, Mamiffer et tout récemment House Of Low Culture. Enfin, si tant est qu’on puisse qualifier d’éclatantes la glauquitude harsh noise des premiers, la geste mortuaire des seconds et l’aridité mystique et déliquescente des derniers.
Toujours entouré de Nate Newton (Converge, Doomriders) à la guitare, de Caleb Scofield (Cave In, Zozobra) à la basse et de Santos Montano (Zozobra, Forensics) à la batterie avec des apparitions de Kevin Baker (The Hope Conspiracy, All Pigs Must Die) et Mike McKenzie (The Red Chord, Beyond The Sixth Seal), le tout sous la supervision de l’ingé son et producteur Kurt Ballou également gratteux chez Converge, l’Américain ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, bien décidé à faire de ce cinquième opus un véritable champ de mines.
Alternant progressions post-metal massives mais systématiquement étouffées dans l’œuf, et déflagrations sludge hurlées d’une voix de prophète de l’apocalypse par notre bonhomme entre deux no man’s land doom ambient parcourus de spectres bruitistes et de stridences électro-statiques, NO refuse ainsi tout raccourci, privilégiant les longues errances aux atmosphères déstructurées, et se permet les digressions les plus radicales, allant même jusqu’à culminer sur l’acoustique habitée d’un Crescent où soufflent les vents abrasifs d’un désert de cendres et les chuintements plaintifs de ses âmes damnés.
Le résultat, particulièrement évocateur, s’avère tout aussi féroce qu’insidieux, et s’écoute librement via Bandcamp avec un petit détour par ici pour un commentaire track-by-track riche en enseignements.
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