Valgeir Sigurðsson, architecte de l’hégémonie islandaise

Sans qu’il soit forcément celui que l’on admire le plus (il y en a tellement !), Valgeir Sigurðsson est à n’en pas douter le musicien que l’on choisirait pour illustrer la richesse d’inspiration dont fait preuve la scène islandaise depuis une quinzaine d’années et la fascination qu’elle exerce sur les tête chercheuses du monde entier.

Ainsi, de Björk à Maps en passant par Bonnie ’Prince’ Billy qui donnait de la voix en 2007 sur son premier album Ekvílíbrium, on ne compte plus les artistes passés par ses studios de Reykjavík, lui qui a notamment produit les derniers albums d’Olivia Pedroli, Feist ou encore des Magic Numbers, mixant récemment le Dr. Dee de Damon Albarn ou encore le Valtari de Sigur Rós, seul groupe islandais d’envergure qui n’avait jusqu’ici jamais fait appel à ses talents très courus d’ingénieur du son.

Et tout cela sans compter l’écurie de son label Bedroom Community, véritable collectif composé du soundscaper Ben Frost et du compositeur Daníel Bjarnason, des ambitieux folkeux Puzzle Muteson et Sam Amidon ou encore du pianiste et arrangeur Nico Mulhy que l’on retrouve comme souvent au générique d’ Architecture Of Loss, troisième LP de Sigurðsson sorti aujourd’hui et déjà en écoute via Gogoyoko, Spotify, ou encore ici (en attendant vraisemblablement Bandcamp).

Composé à l’origine pour le ballet éponyme du chorégraphe Stephen Petronio, le successeur de Draumalandið - qui faisait lui-même office de BO en 2010 pour le documentaire du même nom dénonçant l’exploitation à outrance des ressources naturelles islandaises - bénéficie également des talents du multi-instrumentiste Shahzad Ismaily, collaborateur récurrent d’Evangelista, Marc Ribot ou Bonnie ’Prince’ Billy, et du violon tourmenté de Nadia Sirota, dressant en une petite quarantaine de minutes la cartographie d’une psyché dévasté par l’absence et la solitude, entre élégies poignantes, errances majestueusement orchestrées et séismes digitaux proches justement des travaux hautement texturés de Ben Frost que l’Islandais produit depuis ses tout débuts.

Un album à la fois lyrique et avant-gardiste, ample et concis, épique et contemplatif, mélodique et noisy qui évolue sans cesse tel un organisme vivant et devrait marquer cette rentrée, dans la continuité des précédents.

News - 24.09.2012 par RabbitInYourHeadlights
 


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Chroniques // 8 janvier 2008
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