Le streaming du jour #532 : Blueneck - ’Epilogue’ (+ Alpha Remixes)

En écoute intégrale sur le site de Denovali, le quatrième album de Blueneck clôt en beauté le premier cycle discographique des Anglais, et laisse augurer pour l’avenir du groupe une direction particulièrement cinématographique où piano élégiaque et nappes atmosphériques se taillent la part du lion.

C’est en effet dans la continuité des titres les plus mélancoliques et méditatifs de leur très beau Repetitions de l’an dernier, en particulier Una Salus Victus et Barriers Down, que s’inscrit cet Epilogue  : du Blueneck sans crescendos martiaux (les guitares se faisant plus nébuleuses à l’exception des incursions post-rock plus frontales de Colonization - Incident 2 et Symbiosis - Part 2) et sans les mélodies vocales de Duncan Attwood, qui a préféré se consacrer ici à la majesté minimaliste de ses accords majeurs après avoir prêté sa neurasthénie veloutée à trois morceaux du dernier album d’Alpha, le groupe au grand complet présidant même à la progression instrumentale de l’épique Don’t Stop It’s War, morceau de bravoure de cet Eleventh Trip chaudement recommandé par votre serviteur.

Et Alpha parlons-en justement, puisque Corin Dingley - qui avait par ailleurs produit les deux premiers opus du combo originaire tout comme lui de Bristol et l’accompagne en ce moment même en "mixage live" sur une tournée européenne débutant ce soir par un concert au Garage de Liège avec en ouverture le pianiste Carlos Cipa, dernière recrue de leur label Denovali - n’a sans doute pas manqué d’influencer cette orientation plus impressionniste, comme en témoigne les discrètes nappes digitales et autres samples cinématiques au second plan d’Apogee, ces derniers revêtant même plus loin des allures de transmissions extra-dimensionnelles sur l’intrigant (eta carinae).

L’occasion donc d’une petite digression puisque l’on peut écouter sur le site communautaire Alphaheaven pas moins de trois relectures de Blueneck par Dingley, premières pierres à l’édifice d’un album de remixes en préparation. Au programme, outre le déjà connu Le:465 extrait de Scars Of The Midwest dont les programmations fugaces et autres nappes délicates faisaient les belles heures de l’album de remixes d’Alpha Without Some Help en 2006, on peut y découvrir la progression plaintive violoncelle en avant d’un Lilitu ( The Fallen Host, 2009) montant en intensité sur près de 10 minutes à l’instar de l’original, le foisonnement électronique sur lit de basses profondes d’un Sawbones en clair-obscur renommé Sheila en référence à son titre provisoire de l’époque, ou encore le spleen downtempo de Barriers Down, que Corin avait remixé quasiment en direct durant l’une des sessions dont il gratifie chaque jeudi soir ou presque les chanceux inscrits d’Alphaheaven.


Mais revenons-en à Blueneck, puisque les Anglais, déjà au travail pour l’an prochain sur un cinquième opus où le chant reprendra ses droits, passeront par chez nous le 9 décembre à la Maroquinerie (Paris) en première partie des Japonais de Mono qu’ils devraient éclipser sans mal. Quant à la bande originale imaginaire qui nous occupe ici, également marquée par les travaux d’Attwood en tant que compositeur de cinéma mais aussi par les rêveries lunaires d’un Air qu’on aurait dépouillé de ses velléités électroniques (Symbiosis 1) ou les évocations crépusculaires d’un John Carpenter qui aurait remisé ses synthés au placard (Carina), elle sera disponible à compter du 19 octobre en un tirage unique et définitif de 1000 CDs et 500 vinyles, à précommander très bientôt sur le site du label allemand si vous ne voulez pas passer à côté du chef-d’œuvre de Blueneck.


Streaming du jour - 30.09.2012 par RabbitInYourHeadlights
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