Le streaming du jour #694 : Aidan Baker - ’Already Drowning’

Chose promise, c’est avec le casting de voix féminines dAlready Drowning que l’on retrouve aujourd’hui le Canadien Aidan Baker pour une avant-première à domicile du côté d’Exclaim.ca, sept morceaux navigant entre slowcore jazzy, acoustique nébuleuse et post-rock mystique et dont l’intensité feutrée, dans leurs meilleurs moments, se marie à merveille au blues tourmenté de leurs interprètes.

A dire vrai, c’est surtout dans l’enchaînement de ses trois premiers titres que ce nouveau contrepied du leader de Nadja fait mouche, captivant crescendo qui voit le spleen rampant du morceau-titre perdre pied et se noyer avec les complaintes de Clara Engel dans les roulis d’une marée de bruit statique pour mieux renaître à la mélancolie d’un purgatoire de cordes lyriques et de drones vaporeux rythmés par le spoken word de Jessica Bailiff, avant de s’abandonner aux brumes éthérées de Mélusine au gré des errements narcotiques de Valérie Niederoest et Maude Oswald, tout juste agités par les remous d’une batterie en liberté.

Puis vient le rêveur Mein Zwilling, Mein Verlorener interprété dans la langue de Goethe par Joanna Kupnicka (The Cold Hand) dont l’accordéon lancinant traîne également au second plan, et Already Drowning peine malheureusement à convaincre avec autant de brio à partir de cette rupture acoustique, gardant néanmoins la tête hors de l’eau malgré les vocalises un brin maniérées de la Québécoise Geneviève Castrée (Ô Paon) sur le liturgique et non moins abrasif Tout Juste Sous La Surface, Je Guette, ou les entrelacs orchestraux légèrement brouillons d’un Ice pourtant ambitieux et envoûté d’un bout à l’autre par les murmures capiteux de Liz Hysen (Picastro).

Reste donc le morceau que tout le monde attendait avec impatience, ce Lorelei associant le stakhanoviste de Toronto à la prêtresse noise Carla Bozulich dont la formation Evangelista n’a sans doute pas manqué d’influencer ce disque comme elle avait déjà marqué de son empreinte le double album Liminoid/Lifeforms trois ans auparavant... et c’est peut-être là que le bât blesse, tant il faudra attendre le dernier tiers du titre et son ballet de chœurs spectraux et de babillages torturées pour vraiment goûter à ces limbes habitées que l’on aurait aimé voir hanter l’intégralité du projet :


Streaming du jour - 14.03.2013 par RabbitInYourHeadlights
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