Vingt ans de carrière déjà et Arrington de Dionyso n’est toujours pas rangé. Qu’il opère en solo armé d’une clarinette, d’une guitare électrique et de ce fameux chant diphonique confronté aujourd’hui aux sonorités de l’indonésien, ou s’entoure comme ici d’un groupe à part entière (Malaikat dan Singa, en français "les anges et les lions), l’ex Old Time Relijun - combo noise d’Olympia (Washington) qui pour l’anecdote vit débuter aux fûts un certains Phil Elverum - continue ainsi de creuser son sillon no wave anachronique avec Open The Crown, album métissé et halluciné qui reflète on ne peut mieux son inspiration nomade en quête d’expériences extracorporelles et de liberté.

Une version régressive et dégénérée des jams de The Ex et Getatchew Mekuria (Open The Crown), Gainsbourg sous le coup d’un mauvais mélange de punk et de ragga made in India (Tak Terbatas), The Fall élevé à l’éthio-jazz (There Will Be No Survivors), les Talking Heads déguisés en prophètes de l’Apocalypse (Halilintar), il y a un peu de tout ça et un tas d’autres choses encore sur ce disque qui voit l’Américain délaisser quelque peu la transe indo-free-jazz de ses derniers opus au profit d’une inspiration plus électrique et itérative, sorte de post-punk à la fois primitif et surréaliste à l’image des peintures du bonhomme qui ornent comme souvent la pochette de cette sortie estampillée K Records.

En écoute sur le Soundcloud du label (attention, pas de set, il faut donc remonter du bas vers le haut en partant de la première piste I Feel The Quickening jusqu’à la dernière I Manipulate The Form’d And The Formless), et sans doute bientôt sur la page Bandcamp plutôt bien fournie du stakhanoviste d’Olympia.