Le streaming du jour #927 : 14:13 - ’s/t’

14:13, voilà un patronyme bien énigmatique. Le tom basse de la pochette n’apporte pas non plus de grands éclaircissements. Tournons-nous vers la musique pour tenter de cerner l’objet. Pas mieux ! C’est indéfini, ça mélange tout un tas de choses, tout un tas d’ambiances, ça emprunte ici et là sans que l’on sache vraiment ni à qui ni à quoi. En revanche, une chose est sûre : c’est addictif. On ne peut plus !

La vue du line-up apporte quant à lui quelques précisions tout de même : «  14:13 is a collaboration with Joel Lattanzio (STRONG AS TEN, THE SIOUX, DEVILISH CHEAT, Hypnotoad Records) and Eric Duriez (PROZACK MAURICE, 2:13 PM) » peut-on lire sur l’une des pages du site d’Austrasian Goat (Julien Louvet) qui fait donc lui aussi partie de ce projet messin enthousiasmant (comme l’ensemble des projets auxquels il participe). En revanche, peu d’accointances avec son black délavé si singulier si ce n’est la singularité justement et aussi l’ouverture aux quatre vents. Pêle-mêle de noise, de psychédélisme, de krautrock, de musique industrielle mais aussi expérimentale, l’ambient indéfinie, rituelle et plombée de 14:13 amalgame un peu tout ce que l’on aime. Il en résulte un vortex sombre mais aéré dont le sillage labyrinthique efface consciencieusement l’espace et le temps : au même titre que l’on ne sait jamais très bien ce que l’on écoute, très vite on ne sait plus trop où l’on habite ni à quel moment.

Six pièces au même niveau d’excellence même si chacune met en avant sa singularité. Peu de points communs par exemple entre les différents épisodes du triptyque (f)rance fort(e) : une part. 1 plutôt percussive et tribale, une part. 2 bien plus larvée mais tout aussi inquiétante et une part. 3 pour conclure qui synthétise les deux précédentes avant de laisser la place au vocabulaire déformé d’une guitare possédée. Et nous de nous perdre dans les méandres pas clairs de ce Sabbat ni austère ni accueillant. L’impression parfois de poser l’oreille sur quelque chose qui ne nous est pas destiné. Un disque qui démontre aussi que l’altérité est en nous par le truchement de sa délicate hétéroglossie. Dans tous les cas, 14:13 n’a pas son pareil pour se rendre très vite indispensable lorsque le moment de lâcher prise devient pressant et pour habiter, à bien y regarder, l’environnement immédiat de la platine sans jamais vraiment s’en éloigner longtemps.

Brillant.


Streaming du jour - 08.11.2013 par leoluce
... et plus si affinités ...
14:13 sur IRM