Le streaming du jour #942 : Adrian Anioł - ’Obscura’

Avant d’aborder ce nouvel opus d’Adrian Anioł, bande originale d’une pièce de théâtre horrifique de Dorota Rus, rappelez-vous d’abord dArrhythmia l’an dernier chez TQA Records, des sursauts et des coups au cœur en l’écoutant seul, très fort, dans le noir, de ces apparitions à la périphérie des yeux qui vous font encore frissonner rien qu’en y repensant. Et si le jeu vous semble malgré tout en valoir le candélabre, ou si vous avez la chance de ne découvrir qu’aujourd’hui l’univers fantasmagorique et dissonant du Polonais, pénétrez avec nous le manteau d’ombre de cet Obscura et laissez la terreur s’immiscer.

Il lui faudra quelques minutes pour vous trouver, le temps de cette mise en place durant laquelle les morceaux ne sont pas encore tout à fait assez immersifs pour vous prendre à la gorge et distiller à même la chair leur funeste malaise. Mais bien vite Obscura se détache de son médium scénique, comme habité d’une présence propre qui vise à la prise de contrôle progressive de vos sens et qui, évidemment, ne vous veut pas du bien. Il est question d’apparitions et de déliquescence, de silence et, forcément, d’obscurité, de passages vers l’au-delà et de fatalité, de fêlures et de perturbations du réel par quelque esprit malin. Les cordes crissent, grouillent et s’emportent sur fond d’émanations ectoplasmiques, de bruitisme insidieux et de grincements du bois, quelque part entre le dark ambient post-classique cher au label Miasmah, les discordances névrotiques de Penderecki et un sound design épuré mais flippant dont l’économie de moyens s’est malheureusement perdue depuis longtemps dans le cinéma d’horreur.

Un condensé de peur dont les images, en somme n’appartiennent qu’à vous, stimulation de l’inconscient qui rend l’expérience d’autant plus terrifiante.


Streaming du jour - 23.11.2013 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
Adrian Anioł sur IRM