Label parisien dédié aux scènes alternatives brésiliennes, pop ou électro notamment, Novomundo fait un joli travail de défrichage qui trouve écho une fois par mois dans l’émission du même nom sur Radio Campus Paris. Dernière découverte en date loin des clichés tropicalistes ou jazz samba historiquement associés à la musique sud-américaine, le quatuor Audac et sa pop électrique sombre et sensuelle télescopant avec une belle élégance des influences aussi diverses que Blondie (Real Painkiller), le shoegaze ou le trip-hop (Distress).

On avait loupé le coche pour vous parler d’Hurtmold et de son post-rock matheux aux accents jazzy quelque part entre Cougar et Tortoise, un combo de São Paulo tombé dans nos esgourdes en 2008 via l’album éponyme et dont Novomundo avait déjà réédité un an plus tôt le premier opus Mestro. Pas question donc de faire la même erreur avec Audac dont l’univers en apparence plus léger dévoile sur la durée de belles atmosphères fantasmagoriques où nappes synthétiques minimales, basses rondelettes et guitares aux reverbs narcotiques font bon ménage (cf. Brian May Coin et le parfait The Bow River).

Outre le downtempo délétère d’un Distress aux saturations joliment crépusculaires et la noisy-pop à synthés de Dark Side évoquant un Kills au sommet de sa classe, on retiendra la dream-pop fantomatique du bien-nommé Esprit aux guitares presque dub, les tiroirs new wave vaporeux de Back to the Future... bref un peu tout l’album, en fait, puisqu’il a tout ce qu’il faut pour nous faire oublier les surcôtés Warpaint, à commencer par les timbres envoûtants de ses chanteuses Alyssa et Debbie.