Le streaming du jour #1302 : Thousand - ’s/t’

Stéphane Milochevitch a mis du temps avant de donner un successeur à The Flying Pyramid. Six ans, plus précisément. Pour autant, le trait d’union entre les deux œuvres est évident.

En effet, pour se projeter, il est nécessaire de savoir d’où l’on vient. A ce petit jeu, Thousand a dressé un pont assez évident entre ce premier opus et le nouvel éponyme publié chez Talitres. Ainsi, The Flying Pyramid, chanson qui donnait d’ailleurs son titre au premier LP, est revisitée dans une version plus rythmée qui ouvre ce nouveau disque.

Faire du neuf avec du vieux ? Il ne s’agit pas de ça. L’artiste, dont plusieurs morceaux ont été repris par Josh T. Pearson, ne se contente pas de s’appuyer sur ses acquis en recyclant une mélodie usitée. Il donne une seconde vie à un titre tellement joué en live que son essence même avait été modifiée.

Pour le reste, s’il s’appuie toujours sur une base folk, le Parisien assume désormais son attrait pour les sonorités électroniques. Ainsi, lorsque l’on se penche sur le staff ayant participé à l’accouchement de ce disque, il n’est pas étonnant d’y découvrir Yann Arnaud, producteur notamment du Talkie Walkie de Air, du It’s Never Been Like That de Phoenix ou du Happiness de Sébastien Schuller.

L’évidence des constructions folk est donc enrichie, tout au long du disque, par des couches organiques sublimées par une production de qualité. L’électro-folk de Thousand fait partie de ces compositions dont l’apparente simplicité recèle davantage de détails et d’ambition qu’une première écoute hâtive ne pourrait le laisser supposer.

A la croisée des chemins, on pensera évidemment à quelques songwriters adeptes de mélodies tourmentées mais accessibles (Bill Callahan, Syd Matters ou Botibol) mais aussi à ces artistes habiles lorsqu’il s’agit de maintenir un équilibre entre l’immédiateté de la pop et l’attrait pour le foisonnement de couches organiques, tels Sin Fang (The Sea The Mountain The Ghost) ou Phoenix (Song of Abdication, à mi-chemin entre l’univers des Versaillais et celui des Strokes).

Lorsque l’on évoque autant d’artistes, il ne peut s’agir d’un manque de personnalité. Parmi ses influences, Stéphane Milochevitch a su piocher habilement ici et là afin de développer cette identité artistique qui lui permet permet aujourd’hui de produire un disque essentiel.


Streaming du jour - 08.05.2015 par Elnorton
... et plus si affinités ...
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