Neil Cowley Trio - Spacebound Apes

1. Weightless
2. Hubris Major
3. Governance
4. The City And The Stars
5. Grace Echo Nebula
6. The Sharks Of Competition
7. Duty To The Last
8. Garden Of Love
9. Death Of Amygdala
10. The Return Of Lincoln

2016 - HideInside Records

Sortie le : 16 septembre 2016

Neil Cowley Trio

An Everyday Kind Of Guy, tel est le nom de l’histoire consacrée à Lincoln que dévoile, semaine après semaine, le pianiste Neil Cowley sur son blog. Ce vendredi 16 septembre, à l’occasion de la sortie de Spacebound Apes, disque censé accompagner ladite narration, le Britannique en publiera d’ailleurs le dernier chapitre.

En attendant d’avoir le fin mot de l’histoire, attardons-nous donc sur Spacebound Apes, album-concept donc, englobant, selon son auteur, "les thèmes de la culpabilité, de la perte, et du désir avec quelques virages sur le chemin".

Celui qui a débuté par une formation très classique qui l’a vu reprendre très jeune Shostakovich avant d’accompagner Zero 7 aux synthétiseurs pour ensuite prêter ses talents de pianistes à des artistes mainstream tels que Adele, Birdy voire les Stereophonics, semble déjà avoir épuisé plusieurs vies artistiques. Celle qu’il mène avec le contrebassiste Richard Sadler et le batteur Evan Jenkins au sein de ce trio semble néanmoins être la plus passionnante, tout du moins la plus authentique.

Faisant preuve d’une rigueur presque maniaque concernant la livraison de leurs disques - un opus tous les deux ans depuis Dis-Placed en 2006 - Neil Cowley Trio s’offre, avec ce sixième album, un joli retour en forme après un Touch And Flee unanimement reconnu comme étant plus anecdotique.

La démarche de l’album-concept a brûlé bien des ailes. Elle semble à l’inverse donner un coup de fouet à l’inspiration du quadragénaire qui rend ici hommage aux différentes facettes d’un Abraham Lincoln progressiste dans son rapport à l’esclavagisme, capable de faire preuve de tempérance, mais également doté d’une part d’impulsivité.

Spacebound Apes obéit donc à ce cahier des charges. Le spectre de Library Tapes s’impose volontiers sur quelques titres contemplatifs (Hubris Major, Garden of Love ou The Return of Lincoln), le minimalisme non dénué d’un aspect plus grave est très ponctuellement de mise (Grace ou un Echo Nebula rappelant le Badalamenti de la période Twin Peaks, rien que ça) alors qu’une dimension plus chaloupée, via l’utilisation plus massive des percussions et des accords de piano aigus un peu fous (The City And The Stars ou The Sharks of Competition) est également conviée.

Six ans après le sommet Radio Silence, Neil Cowley Trio parvient donc à rehausser un niveau d’inspiration qui n’a de toute façon jamais été bien désastreux, mais méritait probablement un projet et une idée à la mesure du talent du pianiste pour générer un nouveau regain de fascination chez l’auditeur.


( Elnorton )

Disques - 14.09.2016 par Elnorton