Le streaming du jour #1409 : Vinyl Cape - ’The Glitter of Putrescence’
Le flow rauque et viril du barbu de Portland aidant, le hip-hop brut de pomme de Brzowski nous donnait déjà l’impression sur ses sorties estampillées Milled Pavement (le label ricain d’adoption des Monsieur Saï, Zoën et Dakota que le monde entier nous enviera bientôt, c’est certain) d’être taillé pour plus de bruit, de riffs tranchants et de nihilisme déliquescent. Une transformation joliment entamée sur la doublette d’EPs Famine First / Veneficium d’il y a deux ans avec leur mixture de rap-metal gothique, de punk et de folk-hop à la Fake Four, et dont le premier album du quintette Vinyl Cape perpétue aujourd’hui le goût pour le folklore thrasheux et les hymnes à l’emphase vicié.
Comme son titre The Glitter of Putrescence le laissait deviner, on est un peu sur le fil du bon goût mais c’est ça qui est bon, justement : des riffs heavy/goth années 80 et refrains presque emo de Death By Numbers ou Barren Orchard (électrisés par des saillies de scratches discrets mais bien sentis) aux outrages religieux du doomesque The Severed Head of John The Baptist au chant guttural un brin théâtral, en passant par le grunt d’orc en rut et autres faux-airs éhontés de Marilyn Manson sur Sphere of Trash ou le romantisme vocal ténébreux à la Mike Patton des volontiers grandiloquents Small Hours et Roll Over Cernebrus (l’album ne manque d’ailleurs pas de nous rappeler par sa dimension mélangeuse au projet Peeping Tom de ce dernier), on est toujours à la croisée du pastiche et de la sincérité, un exercice d’équilibriste qui fait du bien en ces temps d’unidimensionnalité qui se la joue.
Ajoutez à cela un artwork SM/gore animalier avec un vrai chat sphynx à bourrelets dedans, l’indubitable présence vocale du sus-nommé Brzowski (aka Jason Cornell à la ville) aux parties rappées, une référence aux divinités des enfers de la mythologie grecque qui fera plaisir aux aficionados de Lovecraft (l’acrimonieux et fielleux Chthonic Youth) et un morceau-titre particulièrement sobre et intense dont le background lettré d’épouvante victorienne transcende la charge politique, et ce long-format parfaitement concis a tout pour étancher votre soif de plaisirs coupables mais pas inavouables, dans ces moments où l’on ne demande pas mieux que de s’abandonner à un grosse demi-heure de catharsis lyrique et malveillante, kitsch et radicale à la fois.
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