Le streaming du jour #1540 : Zwaffle - ’A Decade Of Well’

Lomographie sur la pochette et titre évoquant le bien-être. A première vue, tout semble être simple sur A Decade Of Well, et l’immédiateté des compositions ne démentira pas cette perception. Pourtant, la réalité est beaucoup plus complexe.

A l’exception de la compilation de b-sides intitulée The Shabby Works Volume 1 parue fin 2014, la dernière sortie de Zwaffle remontait à 2002. Il s’agissait alors d’un premier effort intitulé All Fades Away. Il aura donc fallu au Parisien quinze ans - et un crash d’ordinateur le condamnant à perdre une partie de son matériel - pour accoucher de A Decade Of Well.

Cette décennie et demie de travail se perçoit-elle à l’écoute du disque ? Oui et non. Répondre par l’affirmative est tentant tant l’auditeur perçoit le rapport intime qu’entretient Zwaffle avec ses morceaux. Il ne les a pas composés entre le fromage et le dessert durant un repas de famille ennuyeux. Non, ces titres respirent la vie et sortent du cœur de leur auteur. Pour autant, tout paraît tellement simple sur cet album que l’usure qui accompagne parfois les travaux de longue date ne fait jamais irruption.

Volontiers mélancolique (The Trap et ses arpèges évanescents) - parfois même un petit peu trop, à l’image d’un 1977 dont la partie vocale du refrain se rapproche dangereusement d’une pop mainstream - A Decade Of Well voit également le Français durcir le ton et accélérer le débit, à l’image d’un No Guidance qui constituerait un single idéal, appuyé qu’il est par une ligne vocale parfaite pour quiconque apprécie les productions rêches.

Mais pour faire office de premier single, Zwaffle a préféré opter pour 5 Seconds, dernier morceau en date. Composé au guitalélé sur une plage des Philippines dont on perçoit d’ailleurs l’aspect lumineux qui se cache derrière un épais voile de nostalgie allant souvent de pair avec ces fins de voyages forts en émotions.

Enchaînant arpèges à la Radiohead (Overture), ballades alambiquées (Before You Wake Up dont les notes de guitare acoustique initiales ne sont qu’un trompe-l’œil avant que ne s’invitent des éléments électroniques presque dissonants qui confèrent une étrangeté bienvenue au morceau) et pop plus conventionnelle ancrée dans les 70s (Merry-Go-Round), Zwaffle se fait plaisir, les multiples orientations n’étant jamais un frein à l’unité de cet ensemble. Et ce plaisir est contagieux...


Streaming du jour - 22.04.2017 par Elnorton
... et plus si affinités ...
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