Piano Magic - Closure
Les membres du groupe l’ont eux-mêmes annoncé : Closure sera le dernier disque de Piano Magic. Après onze albums, quelques paires d’EPs et une bande originale, les Londoniens ont mis un terme à leur collaboration, non sans délivrer une dernière gourmandise à leurs fans.

1. Closure
2. Landline
3. Exile
4. Let Me Introduce You
5. Living For Other People
6. You Never Stop Loving (The One That You Loved)
7. Attention To Life (feat. Peter Milton Walsh)
8. I Left You Twice, Not Once

Après vingt ans d’activité, Glen Johnson tire sa révérence, du moins pour ce qui concerne ce projet dont il aura toujours été l’élément central. Mais avant de se retirer, il convenait de finir en beauté, en poursuivant avec les fidèles (le bassiste Alasdair Steer et le batteur Jérôme Tcherneyan), en rappelant certains prestigieux collaborateurs (Paul Tornbohm) ou en s’offrant le luxe de quelques invités de luxe tels que Audrey Riley au violon ou Peter Milton Walsh de The Apartments.
Closure débute avec un éponyme qui porte décidément mal son nom puisqu’il « ouvre » ce disque. De manière impeccable, toutefois. Mieux que ça, en près de onze minutes, Closure s’offre d’abord une lente cavalcade vers l’univers post-rock abrasif d’une formation telle qu’Explosions In The Sky avant de rappeler le meilleur de la seconde vague du trip-hop, celle des années 2000 donc, lorsque le piano se fait plus prégnant et les rythmiques plus lentes encore.
Après une attaque aussi massive, l’ensemble du disque est néanmoins à l’avenant sur un plan qualitatif. Souvent downtempo, à l’instar d’un Exile envoûtant à la rythmique apaisée, qui appuie un chant introspectif où le clair-obscur côtoie le lugubre tandis que les guitares feutrées contribuent à ce mélange des genres rappellant certaines des sonorités scandinaves que l’on a pour habitude de chérir, Closure n’en est pas moins un disque qui pioche dans différents courants en se moquant bien des étiquettes. Certains passages s’avèrent donc plus rythmés, à l’image de You Never Stop Loving où le spectre de Eels apparaît sur le plan instrumental lorsque cette rythmique discrète épouse de langoureuses cordes frottées appuyées par quelques accords de toy piano.
Sommet du disque, Attention To Life bénéficie à la fois de vents luxuriants mais surtout de la voix de Peter Milton Walsh, contribuant ainsi à décupler la gravité de la teneur du propos. L’influence de The Apartments est également perceptible sur un Let Me Introduce You à la structure plus classique où le chant contemplatif ne joue néanmoins pas sur la fibre mélancolique, et dont on savourera les nappes de guitares électriques traînantes.
Dans une veine similaire, c’est à The White Birch que l’on pense, cordes obligent, sur un Living For Other People qui démarre très timidement avant de livrer une impeccable progression, qui constitue l’intérêt principal de ce morceau s’achevant dans une forme d’apothéose contenue. Enfin, I Left You Twice, Not Once achève ce Closure de la plus belle des manières. Avec une aventure telle que Piano Magic, il n’y avait pas besoin de beaucoup de mots pour se dire au revoir. Les Londoniens ont toujours été particulièrement habiles pour véhiculer des émotions en un laps de temps extrêmement réduit et ce sans abuser de verbes. Loin d’être un instrumental, ce titre stellaire hanté par les cordes semble nous dire que cet adieu pourrait ne pas en être un, mais il nous fait surtout relativiser l’importance de cette rupture. La Terre continuera de tourner sans Piano Magic, c’est évident, mais elle aura perdu une part insoupçonnable de son charme, assurément.

Que dire de plus sur cette année 2017 lorsque l’on a déjà pris la plume plus que de raison pour la commenter ? La question rhétorique appelle sans doute une réponse absurde et tirée par les cheveux. Et si pour conclure 2017, il s’agissait de rassembler - en trois parties de 17 - les conclusions des chroniques des disques qui ont compté (...)


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