Ou quand l’ambient évoque la grâce et la beauté naturelle la plus immaculée. Context est de ces disques que les âmes les plus spirituelles compareront probablement à une épopée marquant le passage entre deux états. Mais il n’y a nul besoin de croire en une quelconque transcendance pour apprécier ce disque et les plus cartésiens se délecteront de ces compositions aériennes apaisantes.

Et si ce canapé old-school posé devant un fond blanc et qui illustre la pochette en noir et blanc de Context constituait le meilleur avatar de l’atmosphère sonore du disque ? S’il constituait la plus belle invitation, justement auprès des cartésiens, à faire une pause pour mieux explorer leurs propres mécanismes psychiques ?

Rien n’est certain concernant le sens de la démarche du trio de Philadelphie, qui précise que "Context détiendra un message unique et décalé qui ne pourra être décodé que par l’auditeur seul, ce qui en fait un album personnel". A chacun d’interpréter ce disque comme bon lui semble, mais il constituera un compagnon idéal pour cet entre-deux séparant un sommeil léger d’une veille maculée de rêveries.

En effet, masterisé par Taylor Deupree, Context déroule, de 12:41 AM à 8:30 AM, le fil d’une nuit que l’on imagine ponctuée d’insomnies. Il n’est pas question de faire la fête, ni même de partager quoi que ce soit avec quelqu’un d’autre que sa propre âme. Le voyage est introspectif, parfois stellaire (3:04 AM) ou élégiaque, la voix très discrète de Lacey Tasselmyer renforçant cette impression sur 6:59 AM et 8:30 AM. Michael Tasselmyer, Andrew Tasselmyer et Steven Kemner offrent en tout cas la bande originale minimaliste et synthétique aux faux-airs de Brian Eno d’un film que l’auditeur doit penser, déconstruire et recréer en permanence.