Le streaming du jour #1691 : Solex City - ’Behind The Lies’

Depuis octobre 2016, Sébastien Radiguet s’est lancé dans un projet électronique auquel il a progressivement donné corps. Partageant régulièrement ses travaux avec les érudits qui avaient eu la bonne idée de suivre le projet dès sa genèse, il a pu prendre en considération les observations des uns et des autres pour finalement accoucher d’un album impeccable.

En effet, Behind The Lies se compose de neuf titres dont la quasi-totalité a déjà été proposée par l’artiste sur sa page Facebook. Pas de surprise majeure pour les fans de la première heure, si ce ne sont l’univers graphique réalisé par Stéphane Merveille et le mastering de Matthieu Malon qui donne davantage d’oxygène aux moindres détails émis par les machines du Français.

Mais c’est surtout la manière dont l’ensemble fonctionne qui surprendra (ou pas) les auditeurs. Chacun des titres répond au précédent et il se dégage de Behind The Lies une cohérence d’ensemble assez déroutante. Aux beats stellaires du I Reckon initial répondent ainsi les boucles d’un GABA Effect qui donnent le sentiment d’être dans un rêve hanté au caractère cyclique.

Et l’ensemble est à l’avenant. Chaque titre refuse le surplace et permet une évolution perceptible en refusant toute rupture trop abrupte. Dès les premières secondes du disque, ces nuances s’imposent et le sentiment qui émerge est celui d’une entrée dans un labyrinthe dont la quête d’une issue constitue d’emblée une entreprise désespérée.

L’escapade en solitaire de Sébastien Radiguet au sein de Solex City a permis à la moitié de l’excellent duo Tiger Paws dont nous vantions ici les mérites du récent Tingpamotion, de développer un univers plus singulier. Là où Tiger Paws se centre essentiellement sur des horizons cotonneux qu’il ne boude pas toujours en solo (l’aspect vaporeux de Brain Maze ou la radieuse tranquillité de All That We See en témoignent), Sébastien Radiguet s’autorise néanmoins des explorations plus urbaines et parfois dystopiques, à l’instar des ténébreuses et inquiétantes nappes de Collapsing Fortress, que l’on pourrait alors rapprocher de l’univers de S.H.I.Z.U.K.A..

Les "interrogations électroniques ancrées dans le quotidien et tournées vers les bulles" de Solex City oscillent entre ambient stellaire (Refuse The Fall), IDM (Fright Day) et même electronica (Cutted Line) et elles sont synthétisées avec suffisamment de talent et de passion pour que les amateurs du catalogue de n5MD s’en emparent sans aucune hésitation.


Streaming du jour - 14.10.2017 par Elnorton
... et plus si affinités ...
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