Mammút : "Nous aimons cet album, nous en sommes très fiers"

Fort de ses quatorze ans de carrière et après trois albums de très belle facture, Mammút s’est pour la première fois lancé dans la composition en anglais pour son quatrième album Kinder Versions. Un nouveau challenge pour les Islandais.

Actuellement en tournée - ils seront de passage le 2 décembre prochain au Supersonic (Paris) - le quintet n’a pas fait l’impasse sur l’indispensable festival Iceland Airwaves où il était programmé trois fois. Dire que les enfants du pays étaient attendus est un euphémisme : salles bondées et files d’attente interminables dans le froid nordique ont accompagné les shows. Ils placent en effet la barre bien haute et confirment être des bêtes de scène.

IRM a profité de son passage à Reykjavík début novembre pour échanger avec Ása Dýradóttir et Katrína Mogensen à Pikrið, un café de la capitale islandaise.
(English version below)


L’INTERVIEW



- IRM : Vous êtes jeunes mais avez déjà une longue carrière. Toutefois on ne vous connaît pas encore très bien en France, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Ása - Je suis Ása, je joue de la basse dans Mammút.
Katrína - Je suis Katrína, chanteuse. On a débuté en 2004.
Ása - Il y a longtemps. On n’a pas beaucoup joué, pas beaucoup tourné en France, on n’a fait que deux trois concerts ici et là, alors ce n’est pas très surprenant qu’on ne soit pas très connus ici.
Katrína - On n’a joué qu’une seule fois à Paris.
Ása - Oui. Une fois. Alors je ne pense pas que ce soit, genre, très marquant, mais on va venir, on va tourner en France. Comme ça on aimera la France.
Katrína - On est déjà beaucoup venus en France, on a passé pas mal de temps à Paris...
Ása - ...et on a joué, je crois, à Lyon, oui, on n’a joué qu’à Lyon et à Paris.
Katrína - Très peu de concerts à Paris, neuf en France en tout, alors...
Ása - Ça va changer.
Katrína - Oui, ça va bientôt changer.


- Votre musique a beaucoup évolué depuis la sortie de votre premier album, comment la décririez-vous aujourd’hui ?

Ása - Elle est plus adulte, je crois, elle sonne plus souvent, je sais pas, heu, "impact" ? - elle est plus lourde, je veux dire, douce et lourde.
Katrína - Oui, et l’album change beaucoup, c’est aussi à cause de notre âge, quand on a débuté on avait genre 14-15 ans, maintenant on en a 28, alors un tas de choses se sont passées entretemps, la musique change aussi avec nous.
Ása - Avec le passage à l’âge adulte.
Katrína - Et puis on aime que les albums changent parce qu’on aime le changement, on ne veut pas se retrouver coincés.


- Vous venez de sortir votre quatrième album, comment s’est passé l’enregistrement ?

Ása - Ça a pris à peu près un an pour l’enregistrer de A à Z. C’était un long processus et c’était très difficile mais aussi très bon et fun. Ça en valait vraiment la peine et on aime cet album. On en est très fiers.
Katrína - On l’a fini à côté du port, au bord de la mer pour Noël. On l’a fini le 31 décembre.
Ása - Le dernier jour de l’année.
Katrína - On a travaillé avec un producteur et artiste qui s’appelle Curver et c’est aussi un plasticien en plus d’être producteur et musicien, du coup on a formé une équipe et on l’a produit ensemble, avec lui, donc c’est devenu un travail créatif et il s’est passé beaucoup de choses. Et c’était le premier album qu’on avait écrit en anglais, ce qui en faisait un gros pas en avant pour nous. On a fait beaucoup de grands pas en avant qu’on a franchis sur cet enregistrement.


- Qu’est-ce qui vous a motivés pour passer à l’écriture en anglais ? N’est-il pas plus difficile d’écrire dans une langue qui n’est pas sa langue natale ?

Katrína - Au début c’était plus dur et puis c’est devenu normal.
Ása - Et Kata a dit tout à l’heure qu’elle ne peut plus s’imaginer écrire en Islandais...
Katrína - ... non, non, une fois que tu as changé...
Ása - ... peut-être qu’un jour...
Katrína - ... et en plus ça faisait partie de notre volonté de changer et d’aller de l’avant. On a chanté pendant à peu près douze ans en Islandais et là tu te dis, "ok, il faut essayer autre chose, ouvrir des nouvelles portes, se rendre plus accessible à plus de monde, les laisser entrer". Bien sûr, il y en a qui vont partir parce que, tu vois, ils préfèrent peut-être l’Islandais mais nous on aime vraiment ça, on veut créer de nouveaux challenges au sein du groupe, tu vois, c’était une grosse décision au sein du groupe et on avait vraiment besoin de ça à ce moment-là.
Ása - En tant qu’artiste, il faut évoluer sans cesse sinon on va droit vers l’ennui, voire vers le blocage.
Katrína - C’est un peu ça.
Ása - C’était très marrant et ça nous a bien amusés en plus.




- Comment vous faites avec les sonorités différentes dans les deux langues ? Est-ce que vous traduisez les chansons littéralement ou est-ce que vous cherchez des sonorités similaires ?

Ása - On n’a pas traduit.
Katrína - Non, pas pour le nouvel album. Pour River’s End, je traduisais, mais en fait je n’aimais pas le résultat.
Ása - Ça ne sonnait pas naturel.
Katrína - Non, on n’aimait pas les traductions, parce que les traductions étaient bonnes, elles étaient bien faites, tu sais, mais...
Ása - ... ça ne sonnait pas naturel.
Katrína - Alors pour enregistrer Kinder Versions, le nouvel album, on l’a écrit... je l’ai écrit en anglais, directement, sans traduction.


- Vous avez déjà déclaré avoir des goûts musicaux très différents au sein du groupe : comment pensez-vous que cela puisse influencer vos propres compositions ?

Katrína - Ha oui, très différents !
Ása - On écrit les chansons tous ensemble, du coup chacun a son propre univers musical et ses propres idées pour trouver le gros son et des idées différentes sur la manière dont il faut jouer d’un instrument et ça ne peut pas être ce que les autres aiment et ça devient bizarre, comme des chansons et une vision à cinq.
Katrína - On a tous des goûts très marqués question musique. (NdT : et on ne lâche jamais l’affaire)
Ása - Oui, sur ce qu’on aime et ce qu’on déteste. On se bagarre souvent pour savoir quelle musique on va mettre ou ce qu’on va jouer...
Katrína - ... et des fois il y en a un ou une qui gagne et des fois c’en est un ou une autre alors on mélange tout ça et je crois que c’est ça être dans un groupe, parce que c’est... il faut mettre son ego de côté. C’est un collectif et c’est un mélange et il faut respecter le fait que Mammút c’est juste ce qui se passe entre nous. C’est un document, et des fois, il faut savoir lâcher l’affaire, et des fois il faut savoir se battre jusqu’à ce que ça devienne, tu sais...
Ása - ... le résultat est quelque chose que tu n’aurais jamais pu écrire tout seul alors il faut respecter chacun des membres du groupe et pour ça on doit avoir plein de conversations.
Katrína - Pour moi on est vraiment un groupe et on est ensemble et on fait ce qu’on veut tous faire.
Ása - Tu sais, on est de grands amis.
Katrína - Oui, on est de très bons amis.
(Rires)
Katrína - Je sais pas comment on pourrait être de meilleurs amis qu’on ne l’est.
Ása - Non, et en plus, au lieu d’être juste des AMIS, on n’est pas vraiment des AMIS mais plutôt...
Katrína - ... des sœurs.
Ása - N’est-ce pas ?
Katrína - Oui, oui, ça doit être...
Ása - T’es pas mon AMIE... C’est plus...
Katrína - Tu es plutôt comme ma compagne...
Ása - Oui, il va falloir inventer un nouveau mot pour ça. Parce que ce n’est pas la famille, ce n’est pas une relation amoureuse, ce n’est pas de l’amitié, il faut un nouveau mot...
Katrína - ... ce n’est pas une relation de travail...
Ása - Non, ce n’est pas une relation de travail... Je vais essayer de trouver un mot pour t’expliquer ça...


- Quel regard portez vous sur la scène musicale islandaise, et notamment les jeunes groupes ?

Katrína - C’est une scène très créative.
Ása - Il y a beaucoup de jeunes filles qui s’y mettent, ce qui présage d’une nouvelle scène musicale et c’est génial de la voir se développer. La scène rap est très importante maintenant alors il y a plein de gens qui font de la musique sur leurs ordinateurs portables et balancent leur son et qui, du coup, élargissent (NdT : leur spectre musical), prennent de la confiance et font de l’expérimentation et c’est très intéressant. C’est très vivant et très fun.
Katrína - Et plus tu t’éloignes de l’Islande avec ses petites villes et tout, plus tu te rends compte en rentrant que les étrangers ont raison quand ils disent que la scène musicale islandaise est tellement énorme et géniale. On en voit toujours de plus en plus. Il y a tellement de choses intéressantes qui se passent. Alors des fois, on a envie de se dire "Mais non, c’est pas vrai tout ça, c’est normal."
Ása - Mais en fait, non, c’est pas normal.
Katrína - Il y a beaucoup de bons musiciens ici.
Ása - Et ça fait beaucoup de musique.
Katrína - Oui, il y a beaucoup de musique et il y en a beaucoup de bien. De la musique de classe mondiale et tu te rends compte qu’il y en a de plus en plus et qu’elle est spéciale.
IRM - Mais tout le monde joue de la musique en Islande.
Ása - En ville, oui.
Katrína - En ville, oui, beaucoup, c’est très courant...
Ása - C’est comme jouer au foot.


- Vous avez réalisé la plupart de vos clips vous même, quelle importance a le visuel qui accompagne votre musique ?

Katrína - Je crois que c’est très important pour nous. La première vidéo de cet album, je l’aime beaucoup parce qu’on l’a tournée avec un téléphone, pas de lumières, mais on la voulait ambitieuse quand même et...
Ása - En trois heures, dans le jardin de mes parents.
Katrína - Ása et moi, on est plasticiennes, on est allées à l’École des Beaux-Arts d’Islande, Alexandra est designer graphique, alors c’est notre boulot, tu vois, on a fait plein de t-shirts, faits maison, c’est une photo d’Ása qu’on a mis sur les t-shirts ou bien...
Ása - Alexandra conçoit les visuels, tu sais elle fait les polices de caractères, du coup c’est toujours un peu DIY. On pourrait dire que Mammút n’est pas seulement un groupe mais aussi un collectif d’artistes. On fait presque tout nous-mêmes et l’identité visuelle est très importante pour nous. On a plein de choses qu’on a fait avec d’autres gens qu’on ne montrera jamais parce qu’on tient à tout contrôler.





- Donc en fait, en plus d’être musiciens, vous êtes également des artistes à part entière, quelle est la place de l’art en général dans vos vies ?

Katrína - On est plasticiennes.
Ása - En ce moment on est tellement occupées avec Mammút qu’on a mis un peu ça de côté. Kata a des expositions ici et là mais on a tellement de boulot qu’on ne peut pas se concentrer là-dessus.
Katrína - On n’a pas d’atelier en ce moment pour le faire... mais on va essayer d’exposer mes installations et un peu d’art par-ci par-là. Je trouve que le côté visuel est très... il nous pousse en avant.
Ása - C’est comme si on avait besoin de cet autre médium, sinon on s’ennuie.
Katrína - Oui, il faut qu’on fasse les deux.

- Tu as été en Allemagne, pour une expo, je crois.

Katrína - Oui, on a été exposées à Berlin et en Angleterre aussi, à Leicester et on fait partie d’une scène, tu sais, le festival Iceland Airwaves est une grosse scène musicale et il y a aussi cette autre scène, consacrée aux Beaux-Arts et on en fait partie. Alors ça c’est un peu mon monde mais j’aime bien m’y faire accompagner par Mammút.

- Oui j’ai vu des musées et des Galeries d’Art ici et l’art islandais est vraiment très bon.

Katrína - Il doit y avoir quelque chose dans l’eau.
Ása - Il faudrait que je m’y mette.

- Merci encore, on se reverra à Paris.

Nous remercions Mammút pour leur disponibilité et leur gentillesse ainsi qu’Ingrid Viple d’avoir rendu cette interview possible.
Traduction : Lloyd_cf


ENGLISH VERSION



- You are young but already have a long careeer behind you. However, you’re still not very well known in France, could you introduce yourselves and talk to us about your history ?

Ása- I’m Ása, in Mammút, I’m a bass player.
Katrína - I am Katrína, singer. We started back in 2004.
Ása - A long time ago. We haven’t really been playing a lot, we haven’t been touring a lot in here, we have been like touring here and there, so it’s not very surprising we’re not big in France.
Katrína - You only played once in Paris.
Ása - Yeah. One time. So I don’t think it’s -er- it’s not impressing, but we’re gonna get here, touring in France. So we’ll love France.
Katrína - We have been a lot in France, we have spent a lot of time in Paris...
Ása - ... and we have played like, Lyon, we played only Lyon and Paris.
Katrína - Very few gigs in Paris, nine in France, so...
Ása - It’s going to change
Katrína - Yeah, it’s gonna change soon.


- Your music evolved a lot since your first record, how would you describe it today ?

Ása - It’s more mature, I guess, often sounds, I don’t know, er, impact ? - it’s more heavy, I mean smooth and heavy.
Katrína - Yeah, and the album changes a lot, also because of our age, we started when we were 14-15, now we are 28 so a lot of things happened, the music kind of changes with us.
Ása - With becoming an adult.
Katrína - And we like the albums to change because we like change, we don’t want to be stuck.


- Your fourth album juste came out, tell us more about its recording.

Ása - It took like a year to record it from start to finish. It was a long process and it was very hard but very good and fun and all worth it and we love the album. We are very proud.
Katrína - We finished it by the harbour by the sea at Christmas. We finished it the 31st of December.
Ása - The last day of the year.
Katrína - We worked with a producer and artist that is called Curver and he is a visual artist also and a producer and a musician, so we came into a team and we produced it together with him so it was a creative process and very much happened. And it was the first album we wrote in English so it also was a big step for us so there were a lot of big steps that we took in this album.


- What motivated you to write in English ? Isn’t it harder to write in another language, compared to writing in your mothertongue ?

Katrína - At first it was harder and then it became normal.
Ása - And Kata told out there that she can’t imagine writing in Icelandic...
Katrína - ... no, no, you just switch...
Ása - ... maybe one day...
Katrína - ... and also about the part of changing and taking steps. We have been singing for maybe twelve years in Icelandic and now you feel like, ok, "let’s try this out, open new doors, let more people in". Some people will go, also, because you know, they would love the Icelandic but we really like it, we also want to make challenges inside the band, you know, it was a very big decision inside the band and it was something that we really needed at the time.
Ása - As an artist you have to keep yourself evolving because you’re gonna get bored or stuck if you don’t.
Katrína - There’s a part of that.
Ása - It was very fun and entertaining for us as well.


- How do you cope with the different sounding of the two languages ? Did you translate your songs literally or did you seek for a similar sound ?

Ása - We didn’t translate.
Katrína - No, not for the new album. For River’s End, well... I was translating, but I did not like that.
Ása - It didn’t feel natural.
Katrína - No, we didn’t like the translation, because the translation was good, you know, it was well done, but...
Ása - ... it didn’t feel natural.
Katrína - So with Kinder Versions, the new album, we wrote it... I wrote it from scratch, in English with no translation.



- You said that you had very different tastes in music in the band : how do you think it could influence your own compositions ?

Katrína - Yeah, a lot !
Ása - We all write the songs together, so every mind has its own sound and ideas for the big sound and different ideas about how it’s nice to actually play an instrument and it can’t be as you like and it becomes like bizarre as a five piece songs and vision.
Katrína - We all have very strong minds about music.
Ása - Yeah, about what we like and what we don’t. We argue sometimes a lot about what we will play...
Katrína - ... and sometimes one wins or sometimes another one wins so we put everything together and I think it’s the idea about being in a band because it’s so... you have to put your ego on the side. It’s a collective and it’s a mixture and you have to respect it that Mammút is just what happens between us. It’s a document, and sometimes you have to give in, and you really just have to fight until it’s, you know...
Ása - And the outcome is something that you will never gonna write by yourself so you have to respect all each of us so we have to have many conversations.
Katrína - To me we are very much a band and we are together and do it.
Ása - You know, we’re big friends.
Katrína - Yeah, we’re very good friends.
(Laughter)
Katrína - I don’t know how to be better friends than we are.
Ása - No, and also instead of being FRIENDS, we’re not really FRIENDS but rather...
Katrína - ... sisters.
Ása - Aren’ we ?
Katrína - Yeah, yeah, it must be...
Ása - You ain’t like my FRIEND... It’s like...
Katrína - You’re like my companion...
Ása - Yeah, you need a new word for that. Cause it’s not family, it’s not relationship, it’s not friendship, we need a new word...
Katrína - It’s not business...
Ása - No, it’s not business... I’ll find a word that’ll mean it to you.


- How do you feel about the Icelandic scene, especially the younger bands ?

Katrína - It’s a very creative scene.
Ása - Lots of young girls are stepping out anticipating a music scene and it’s amazing to see it develop. The rap scene is very big now so people are just making music on their laptops and are throwing stuff out and like expanding and experiencing and experimenting and it’s very interesting. It’s very lively and fun.
Katrína - And the more you go away from Iceland and its little towns and all, when you come back you kinda realize what foreign people are saying when they’re saying Icelandic music scene’s so huge and so great. You always see it more and more. There’s so much interesting things going on. Because you want sometimes to say like "No, it’s not so, it’s normal"...
Ása - But then it is not normal.
Katrína - There are many very good musicians here.
Ása - And that is a lot of music.
Katrína - Yeah, there’s a lot of music and lot are very good. World class music and you feel there is more and more and it is special.
IRM - But everyone plays music in Iceland.
Ása - Downtown, yeah.
Katrína - Downtown yeah, lots of... it’s very common.
Ása - It’s like playing football.


- You directed most of your videos, what is, for you, the importance of the visuals as a means to go along with the music ?

Katrína - I think it means a lot to us. The first video for this record, I really like that one cause we just did it with a phone, that means no lights, but still we had an ambition for it and...
Ása - Three hours in my parents’ backyard.
Katrína - Ása and me, we are visual artists, we went to the Iceland Art Academy, Alexandra is a graphic designer, so we work, we know, I mean, we’ve done lots of t-shirts, house designed, a photograph that Ása took we fit on the t-shirt or...
Ása - Alexandra makes the fonts, you know she makes all the fonts, so there’s always like DIY. We could say that Mammút isn’t just a band but an art collective. We do most everything ourselves and the visuals are very important to us. We have a lot of stuff that we found with other people that we never show to anybody because we have to control it ourselves.


- You’re not only musicians, but full-fledged artists, what is the place of art in your life in general ?

Katrína - We’re visual artists.
Ása - Right now we’re so busy with Mammút that we push all the art at the moment. Kata has exhibitions here and there but we’re so busy that we can’t focus on them.
Katrína - We don’t have a studio at the moment to make... but we will try to exhibit my installations and art in between. I think that visuals are very.... it always pushes us.
Ása - It’s like you need the other one, unless it’s very boring.
Katrína - Yeah, we have to have both.

- You were in Germany, I don’t know when for an exhibition.

Katrína - Yeah, we’re in Berlin and in England also, in Leicester and we’re also part of a scene, you know, Airwaves is a music scene, and then there’s this all other scene, that is Fine Arts and we’re part of that too so this is like my world but I like to accompany it with Mammút.

- Yeah I saw some museums and some Icelandic Art Galleries and the Icelandic Art is really great.

Katrína - It must be something in the water or something.
Ása - I’m gonna do something.

- Thank you again, I will see you in Paris.


Thanks to Mammút for their availability and kindness.


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