Atypeek Music : 300 titres pour 30 ans d’activisme

Premier volume d’une compilation qui en comprendra douze, Atypeek Music met les petits plats dans les grands pour fêter ses trente années d’activisme tous azimuts.

C’est le week-end, la semaine a été forcément rude car le monde environnant l’est aussi, vous voulez vous déconnecter mais ça reste difficile puisque les sollicitations inutiles cernent la moindre parcelle de calme, trop de bruit partout pour réussir à se concentrer sur soi-même et faire le vide. Dans ce cas-là, on connait un refuge efficace : la musique. Et ça tombe bien, pour célébrer ses "trente ans d’activisme" souterrain, Atypeek Music sort le premier volet d’une compilation regroupant pas moins de trois cents morceaux. Fort justement appelée 300 (et renvoyant à l’ouvrage de Frank Miller dont elle reprend la typographie), celle-ci devrait s’étendre jusqu’à décembre, chaque volume comprenant vingt-cinq morceaux forcément éclectiques eu égard au pedigree de ce label... atypique.

C’est quoi Atypeek Music ? Depuis ses origines en 1988 (alors Go Get Organized) jusqu’à sa renaissance digitale en 2012 sous le nom que l’on connait désormais, Atypeek a toujours été bien plus qu’un label. Éternel défenseur des cultures souterraines, enfouies mais bien vivantes, toujours à la marge, il lutine aussi bien du côté du design que de la communication, sort un magazine numérique culturellement touche-à-tout de manière plus ou moins aléatoire (bientôt le quatrième numéro) et peut s’enorgueillir d’un catalogue d’un peu plus de trois cents références (d’où le titre de la compilation) pour une centaine d’artistes. Des « vieux » d’avant 2000 (Enablers, Double Nelson, Lucrate Milk, Table, Condense, Hems, Cut The Navel String et j’en passe), des moins vieux (Kai Reznik, Schlaasss, Infecticide, Louis Minus XVI, ... liste bien sûr non exhaustive), affiliés ou non à un label partenaire (BeCoq, Gaffer Records, SK Records, ...).

Bref, vous trouverez là-dedans forcément quelque chose pour vous, à l’image de ce premier volume, passant sans sourciller du math-rock de Çub au mood ’80s de Schlasss, du rock racé et habité de Lèche Moi à la noise protéiforme de Table (aujourd’hui disparu), du rap rugueux de Dookoom au jazz métamorphe d’Alfie Ryner, en passant par les boucles solennelles de Kai Reznik et celles plus bondissantes de Philippe Petit. Il y a de tout et surtout quasi que du bon. Mais stop. Trêve de mots. Offrez-vous 1h45 de parenthèse musicale éclectique, vive et obsédante. On vous promet de belles découvertes et le survol d’une belle tranche d’histoire souterraine.

La suite le mois prochain.


Articles - 27.01.2018 par leoluce
... et plus si affinités ...