Live Report : Ghostpoet + Egopusher (Aeronef, Lille, 31 janvier 2018)

Il y a quelques semaines débutait la tournée Dark Days & Canapés et Lille avait la chance d’accueillir la toute première date, au sein d’un Aeronef reconfiguré pour l’occasion.

Une grande première pour moi ! Et ce n’est pourtant pas l’occasion de voir Ghostpoet sur scène qui a manqué ces dernières années, les souvenirs amers de l’annulation d’octobre 2014 à Roubaix et de la date manquée de Tourcoing de mai 2015 encore très prégnants. Bien décidé à ne pas faillir, me voilà cette fois en première ligne, excité et prêt à en découdre avec un disque-merveille qui aura beaucoup fait parler dans l’équipe pour au final finir en tête du top albums de l’été 2017.

Mais pour l’heure ce sont les Suisses d’Egopusher. Trente minutes honorables qui peinent à me convaincre mais quelques fulgurances intéressantes qui forcent l’attention. Le duo violon / batterie a fait le déplacement depuis Zurich pour présenter son premier album Blood Red sorti en octobre dernier, mélange pompier de post-classique et d’électro, mariage de cordes et de machines au bord de la rupture. Mais le dynamisme et les répétitions lancinantes auront suffi à installer une bonne atmosphère de première partie... avec le sourire en prime !

Et ce sourire ne va pas décoller des visages de tout le reste de la soirée. Même pas le temps de se retourner que Ghostpoet entre en scène ! Ou devrais-je dire LES Ghostpoet, car c’est bel et bien à un groupe que nous avons affaire là, avec tout ce que ça implique en cohésion et complicité, et non à un simple artiste solo suivi de ses musiciens. Chacun prend ses dispositions... guitare, basse, batterie et synthés... apprêtés de classe et de sobriété, rejoints rapidement par le grand Obaro Ejimiwe. Many Moods At Midnight débute le set et l’on comprend très vite que l’album sera sublimé, complètement dynamité. La basse envoie l’overdrive, la guitare est bien présente et la batterie frappe fort. On les sent frais comme des gardons, le maître de cérémonie se démène déjà comme un boxeur sur le ring et confirme les velléités rock installées depuis Shedding Skin. L’énergie palpable de la tête aux orteils n’ira pas en décroissant.

Pas moins d’une vingtaine de morceaux et tout autant de frissons au parcours de l’épiderme, l’alchimie opère, le plomb d’une journée bien remplie se transforme petit à petit en or. Les pépites s’enchaînent et le charme s’amplifie jusqu’à atteindre son paroxysme sur un Trouble + Me survitaminé et élégant. Ça plane pour moi et pour les autres ! Le temps passe plus vite qu’un premier rendez-vous réussi et Freak Show annonce la fin dans un fade out trompeur masquant l’explosion électrique de conclusion.

Une pluie d’applaudissements et de cris fait revenir le groupe pour une salve de quatre morceaux issus de Peanut Butter Blues & Melancholy Jam (Cash And Carry Me Home, Liiines) et de Shedding Skin (Off Peak Dreams, Survive It). Le flow se durcit, plus hip hop, acéré, tout en restant sensible et fédérateur. Tout le monde est visiblement scotché. Quelle générosité ! C’est ça Ghostpoet, en live !


Articles - 16.03.2018 par Riton
... et plus si affinités ...
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