Ô Lake - Refuge

Il était attendu ce premier album d’Ô Lake. Il faut dire que Sylvain Texier, l’homme qui se cache derrière ce pseudonyme, a parcouru du chemin depuis l’époque où, en digne fan invétéré de Radiohead, il s’adonnait à la création d’ambiances mélancoliques.

1. Refuge
2. Reveries Op.1
3. Portrait of Solitude
4. Holocene Voir la vidéo Ô Lake - Holocene
5. Conversation Voir la vidéo Ô Lake - Conversation (Official Music Video) - YouTube
6. Silhouettes
7. Morning
8. November 17th
9. Interlude
10.The Leftovers
11. Epilogue

date de sortie : 01-02-2019

Entretemps, le Breton avait livré deux sublimes disques sous l’alias The Last Morning Soundtrack, dans un univers à situer entre Syd Matters, Sparklehorse et Damien Rice. Cette « folk cinématique » comme il la définissait à l’époque, servait d’écrin à une voix faussement fragile en permanence sur le fil. Il avait par ailleurs rejoint – puis quitté – le trio instrumental Fragments.

C’est donc en tant qu’Ô Lake que le Rennais revient aux affaires avec une œuvre entièrement instrumentale influencée par le septième art. Ce n’est plus à des songwriters tourmentés que l’on pense mais à des compositeurs torturés du calibre d’Ólafur Arnalds, Max Richter voire Atticus Ross. Ainsi, quelques résonnances des bandes originales du film Gone Girl ou des séries Broadchurch et surtout The Leftovers peuvent apparaître, l’avant-dernier morceau du disque empruntant même son titre à cette dernière œuvre défendue à l’écran par Justin Théroux et Carrie Coon.

Ne nous trompons toutefois pas. Refuge ne doit pas être apprécié à l’aune d’autres travaux et cette influence du cinéma est d’ailleurs un trompe-l’œil. Le communiqué de presse précise que « sa musique n’a pas besoin d’images pour s’affirmer » et nous ne pourrions rien ajouter de plus juste. Le Rennais défend d’ailleurs ce disque par le biais de concerts au casque qui permettent plus que jamais à l’auditeur de s’évader en fermant les yeux pour créer son propre univers.


Là réside probablement la principale force des compostions de Sylvain Texier : elles stimulent la créativité de tout un chacun et permettent la génération d’ambiances aux résonances toutes personnelles. L’artiste trouve un équilibre entre atmosphères glaciales et mélancoliques (Conversation) et ritournelles mélodieuses au piano (Morning), s’appuyant également sur un trio de cordes assurant les parties de violoncelle, violon et alto pour décupler la force contemplative de morceaux alors sublimés (Holocene, Epilogue).

Tantôt aérien, sous-marin ou polaire, le périple interne prend forme autour d’éléments divers mais conserve une sensibilité similaire, congruente avec ces vers de Lamartine ayant orienté le choix de ce nouveau pseudonyme : « Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges Jeter l’ancre un seul jour ? Ô Lac ! ». Certes sans espoir et sans fin, ce voyage n’en est pas moins un essentiel hymne à la vie. Avec ses deuils et ses instantanés d’espoir.

Chroniques - 26.01.2019 par Elnorton
 


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