Exclu IRM : à la découverte de MLTPLX, révélation electronica de ce début d’année

Rares sont les musiciens électroniques français pouvant se targuer d’avoir un jour posé leurs valises du côté du mythique label Detroit Undergound, 23 ans au compteur et un roster qui compte ou compta dans ses rangs des explorateurs soniques du fantôme dans la machine aussi essentiels que Phoenecia, Richard Devine, Vladislav Delay, Valance Drakes, Ikuko Morozumi dont on parlait tout récemment ici ou le regretté Qebrμs, Français lui aussi et parti trop tôt. Dans deux jours, Mikhaël Gautier aka -MLTPLX- sera donc de ceux-là, avec un album éponyme qui synthétise tout ce que l’on a aimé dans la musique électronique des années 90 et 2000, du trip-hop le plus évanescent aux mutations savamment déstructurées et minutieusement texturées d’Autechre et de ses héritiers mélancoliques et futuristes, ces franges où jamais la démonstration technologique ne prend le pas sur les altérations spontanées d’une dimension organique proéminente.

L’ex OP9 passé par l’écurie Abstrakt Reflections avec son éphémère projet électronica/ambient Powels Lumski a toujours été nourri au downtempo autant qu’à la bass music et aux grandes heures du label Warp. Du click & cut syncopé d’Insomnia au 2-step jazzy hautement atmosphérique de Brycanil en passant par le foisonnement mutant du bien-nommé MicroDub, l’hommage avoué à Qebrμs de l’implosif et chaotique LebrusQ, l’IDM tribale de 4EvA ou la sérénade processée du fantasmagorique Multiplex, ce premier album explore ainsi bien des recoins chéris de la musique électronique, parmi lesquels le downtempo cristallin et presque Björkien de ses deux morceaux avec Bonnie Li, dont ce Flowers (Alt. Take) habité par les murmures oniriques de la chanteuse sino-américaine, que l’on a choisi de vous dévoiler en avant-première pour l’occasion :


Car c’est un peu dans cet esprit éthéré et subtilement cadencé qu’évolue également le mix que nous offre l’artiste pour nous faire patienter jusqu’à la sortie de son disque ce vendredi, un petit bijou où l’on reconnaîtra notamment, entre deux incursions plus acérées flirtant avec le dubstep, l’IDM ou la drum’n’bass, les soundscapes irréels de Boards of Canada, la soul électronique des météoritiques Stubborn Heart dont on ne sait toujours pas ce qu’ils sont devenus ou le superbe Broken Homes de Tricky feat. PJ Harvey - un goût très sûr à l’image d’un talent de beatmaker que l’on va désormais suivre de près :

News - 11.03.2020 par RabbitInYourHeadlights