Hey Hey My My - Too Much Space

Hey Hey My My... un nom à devenir bègue, ça. A moins que le charme nostalgique et envoûtant de leurs vignettes folk-pop un poil rock ne finisse nous laisser sans voix ?

1. Too Much Space
2. Belle & Julian
3. Interlude (Tell Us)
4. Celia
5. Inside Of Yours

date de sortie : 22-01-2007 Label : Sober&Gentle

L’histoire débute à Bordeaux, où Julien Garnier et Julien Gaulier commencent à jouer ensemble sous le nom de Migraine Institute. Puis nos deux amis quittent la Gironde pour la capitale où ils fondent British Hawaii, trio punk-rock garage dont la sécheresse et les guitares saturées peuvent sembler bien éloignées des mélodies bucoliques délicatement ciselées qu’on leur connaît aujourd’hui en duo. Pour autant, c’est peut-être bien ce background, non dénué d’un certain côté power-pop, qui leur a permis de ne pas tomber dans le piège vite répétitif du tout-acoustique avec Hey Hey My My, et d’enrichir leur musique de guitare électrique et de boîte à rythme tout en conservant un goût certain pour l’épure.

Mais reprenons. Parallèlement à British Hawaii (dont le premier album éponyme est sorti l’an dernier), les deux Julien composent et jouent déjà des chansons folk-pop pour eux-mêmes, sans avoir encore à l’idée que cette inspiration alors secondaire va rapidement prendre le dessus parmi leurs envies musicales. C’est donc tout naturellement que naît Hey Hey My My, et à partir de là c’est sur scène et via myspace que le duo va se faire une réputation, finalement confirmée par la sortie en janvier dernier de ce premier EP d’ores et déjà encensé par la presse comme par la blogosphère.

"Hey hey my my, rock’n’roll will never die..." C’est donc à cette sentence qui ouvre le mythique Rust Never Sleeps de Neil Young, enregistré live avec le Crazy Horse en 1978 et sorti l’année suivante, que Hey Hey My My doit son nom. Ainsi, l’univers du Loner, en plus d’être une influence que l’on retrouve notamment dans les mélodies de guitare acoustique, piano et harmonica qui colorent les breaks mélancoliques du splendide Too Much Space d’ouverture, symbolise également le désir d’appartenance du duo parisien à un folk-rock qui n’a malheureusement jamais entretenu qu’un rapport éloigné et à sens unique avec la culture francophone. Car à l’image de Neil Young, Hey Hey My My demeure ouvert à l’électricité, et du coup leur univers ne se limite pas à de la folk music nourrie aux Beatles, loin de là : il englobe aussi les Pixies, Sonic Youth ou encore Pavement, influences plus discrètes ici que chez British Hawaii car parfaitement digérées, mais d’une importance capitale dans l’orientation musicale du duo.

Plus récemment, on pourra également penser à Midlake, Clem Snide ou Calexico, et même si la musique de Hey Hey My My est encore loin d’égaler la richesse bigarrée de Feast Of Wire , l’évidence mélodique de The Trials Of Van Occupanther ou l’intensité d’un Bright Eyes, ce Too Much Space certes un peu trop court n’en demeure pas moins emballant. On attendra donc de pied ferme le premier album des deux Julien, sobrement intitulé Hey Hey My My et prévu pour le 23 avril prochain toujours sur le label Sober&Gentle, d’autant plus qu’il verra la participation d’Audrey Pic, de l’excellent groupe post-punk franco-suédois Envelopes, invitée au chant sur deux morceaux : déjà une promesse de nouvelles couleurs musicales ?

Chroniques - 01.04.2007 par RabbitInYourHeadlights
 


1 pavé, 4 mois ferme et 1 concert

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