;background-color:#">Hourvari - Concr​é​tions

1. Tracer dans les cendres
2. Agitation des écorces
3. Crêtes
4. Fragments retombés
5. L’attraction du sillon
6. Noeuds
7. Tourner la pierre
8. Fluctuation des strates
9. Mirage des roches
10. Amas
11. Détour d’un brouillard
12. Formation d’un tumulte
13. Éclat

2023 - Ligne de crête

Sortie le : 3 février 2023

Dark ambient, danger et désolation

Si vous étiez présent à l’une des toutes dernières dates organisées par feu notre alter-ego Sulfure en mai dernier, vous avez peut-être eu la chance d’y découvrir ce passionnant duo de musique expérimentale, composé de Nicolas Zentz (contrebasse) et d’Armand Lesecq (électronique). Sorti en février sur le label Ligne de Crête co-fondé par ce dernier, Concrétions y avait fait l’objet d’une performance entêtante toute en crescendos de drones de contrebasse manipulés en direct, incursions percussives et autres pics de tension anxiogènes des cordes frottées, à la croisée de la musique contemporaine du côté obscur et d’un dark ambient acoustique caverneux.

Sur disque, le duo explore les mêmes paysages arides et menaçants mais avec davantage d’abstraction. Des ondulations lofi sépulcrales de Tracer dans les cendres aux polyrythmies hypnotiques sur fond de basses fréquences inquiétantes de Détour d’un brouillard, en passant par le malaise atonal à la Penderecki de Crêtes et de L’attraction du sillon (avec Hector Léna Schroll à la trompette) ou les trémolos chuintants et névrotiques de Fluctuation des strates, les atmosphères viciées se taillent la part du lion, pour culminer sur les syncopations glaçantes de Noeuds, l’angoisse viscérale voire presque tribale de Tourner la pierre et la densité quasi sismique des magnétiques Mirage des roches et Formation d’un tumulte, mais des expérimentations plus désincarnées sont également de la partie. Malmenant les cordes en étonnantes progressions arythmiques, le bien-nommé Agitation des écorces flirte ainsi avec le performatif, tandis que Fragments retombés distille hautes et basses fréquences en un dialogue crispé, étrangement haché.

Alors que sur Amas l’élongation lancinante des bourdons et des frottements est à son comble, Éclat voit enfin renaître dans un quasi silence perverti dans le lointain par des crissements insidieux une certaine rondeur presque jazz de l’instrument, terminant de rapprocher Hourvari de la radicalité cinématographique d’un Kreng, lui-même à la croisée du darkjazz et des musiques post-classiques les plus cauchemardées. Un projet à suivre de très près !


( RabbitInYourHeadlights )


- 28.02.2023 par RabbitInYourHeadlights