Eté studieux pour Craig Armstrong

Actualité chargée pour Craig Armstrong à l’approche de l’été. Pour commencer, sortie chez nous aujourd’hui, avec une semaine de retard sur nos amis d’outre-Manche, de Memory Takes My Hand, qui compile trois oeuvres du compositeur écossais : Immer (Concerto pour Violon No. 1) composé en 2007 pour le premier violon du London Sinfonietta, Clio Gould, et pour lequel Armstrong dit avoir "voulu créer un univers musical en suspens, dont les sons, tels des nuages, évolueraient avec délicatesse" ; One Minute, qui comprend comme son nom l’indique 15 pièces pour orchestre d’une minute chacune et avait été commandé pour inaugurer l’ouverture du Concert Hall de Perth (Ecosse) ; et enfin Memory Takes My Hand, décomposé en 12 morceaux et interprété par la soprano anglaise Lucy Crowe, également une commande pour la réouverture cette fois de la Galerie Kelvingrove de Glasgow qu’Armstrong fréquentait avec son grand-père étant enfant. De la musique classique enregistrée comme de la musique électronique, nous annonce-t-on logiquement pour cette compilation mixée à Berlin par Antye Greie aka AGF, avec laquelle Armstrong avait formé en 2005 le groupe The Dolls le temps d’un album éponyme qui comptait également la participation du mari d’Antye, le musicien électro finnois Vladislav Delay.

Une sortie que l’ancien arrangeur de Massive Attack viendra présenter sur scène en avant-première le 26 juin dans le cadre du Festival de Saint-Denis à Paris, avec l’Orchestre National d’Ile-de-France. Le concert aura lieu à 20h30 à la Basilique de Saint-Denis et sera l’occasion pour Armstrong de présenter avec orchestre et soprano, outre ces trois oeuvres, une quatrième intitulée Visconti en hommage au cinéaste italien du même nom et inspirée semble-t-il de l’Adagietto de la 5ème symphonie de Mahler entendue dans son très beau film Mort à Venise. Pour gagner deux places pour cet évènement, gardez un oeil sur la page myspace du musicien, un concours devrait s’y ouvrir sous peu.

Enfin, le 23 juillet sortira dans les salles L’incroyable Hulk du français Louis Leterrier, lequel après Massive Attack pour Danny the Dog a fait appel à Craig Armstrong qui signera là sa 20ème bande originale depuis ses débuts en 1996 avec le score du Romeo + Juliet de Baz Luhrmann.

Après ses compilations Piano Works et Film Works, toujours pas de véritable nouvel album en vue, regretteront sans doute les fans de The Space Between Us (1997) et As If To Nothing (2002), ses deux chef-d’oeuvres mêlant musique orchestrale et électro downtempo... et bien pas exactement, puisqu’un certain Rosebud signé Winona et disponible en import depuis fin mars n’est autre que le premier album d’un groupe formé l’an dernier par Craig Armstrong, Scott Fraser, la chanteuse Lucy Pullin et l’actrice française Laurence Ashley (rencontrée sur le tournage du Baiser mortel du Dragon dont Armstrong avait signé la BO en 2001) pour le spoken word... en français. Un détour étonnant et pas toujours très subtil de la part d’Armstrong vers une électro-pop sombre lorgnant sur Moroder et flirtant tantôt avec les basses et beats de Massive Attack, tantôt avec la house de qualité, tantôt avec l’ambient mais dont certains morceaux parviennent tout de même à renouer avec son univers instrumental au lyrisme douloureux et à la mélancolie en clair-obcur, notamment Alpine Tunnel en écoute sur sa page myspace. Et pour d’autres extraits, c’est sur celle de Winona que ça se passe.

News - 09.06.2008 par RabbitInYourHeadlights
 


Chroniques // 31 octobre 2014
Craig Armstrong

La flamme, certains semble l’avoir naturellement et d’un jour à l’autre elle s’éteint, comme un équilibre précaire qui se perd sans qu’on puisse vraiment s’expliquer le pourquoi du comment.