La nouvelle vie de Rhys Chatham

« Rhys, enough already ! », c’est par cette sentence légèrement cinglante que la compagne de Rhys Chatham a accueilli l’idée de ce dernier de faire figurer une nouvelle version de son titre emblématique, Guitar Trio, sur son nouvel opus, Outdoor Spell, à paraître le 12 avril prochain sur Northern-Spy Records, label avec lequel il vient de signer pour deux albums. Et alors que l’on aime encore se perdre dans les entrelacs de The Bern Project, sa dernière parution en date, ce nouvel album sera bien différent à l’en croire dans la passionnante interview qu’il a accordée à Ars Nova Workshop,

D’abord, aucune référence à Guitar Trio donc, soit une réponse par l’affirmative à la mise en abyme que représentait le cinquième titre de The Bern Project : Is There Life After Guitar Trio ? Ensuite, Rhys Chatham semble s’être concentré uniquement sur sa trompette, l’instrument qu’il a commencé à explorer en 1983 pour ménager ses tympans exposés à de trop nombreuses années à jouer de la guitare d’une façon si peu académique, le plus souvent les potards dans le rouge et accompagné parfois de plusieurs centaines de comparses. «  Outdoor Spell marks a real break from my past brass releases » poursuit-il, ajoutant qu’il a développé une nouvelle façon, du moins pour lui, de jouer de cet instrument, sans distorsion, sans pédale wah-wah : « just pure trumpet ».

Ainsi, accompagné du percussionniste cubain Beatriz Rojas, de la guitare électrique de l’improvisateur français Jean-Marc Montera et du batteur fou Kevin Shea (qui se cache habituellement derrière les fûts des azimutés Talibam !), Outdoor Spell dévoilera, à n’en point douter, une nouvelle facette du talent singulier de Rhys Chatham, ce que semblent confirmer les trop courts extraits audibles sur le site de Northern-Spy Records.

Dieu que les punks vieillissent bien !

News - 14.02.2011 par leoluce
 


Chroniques // 20 avril 2010
Rhys Chatham

À presque 60 ans, Rhys Chatham nous gratifie d’un album magistral et véloce où les cuivres sont à l’honneur et prouve qu’une trompette peut provoquer un sacré foutoir.