La Femme - Le Podium #1 : La Femme EP

1. Sur La Planche Voir la vidéo La Femme - Sur La Planche
2. Télégraphe Voir la vidéo La Femme - Telegraphe
3. La Femme Ressort Voir la vidéo La Femme - La Femme Ressort
4. Françoise Voir la vidéo La Femme - Françoise

2010 - Autoproduction

Sortie le : 29 novembre 2010

La Femme

La Femme ensorcèle. Par bribes, d’abord, elle emmène par le bout de la curiosité. Quelques mélodies candides, désarmantes de simplicité, qui bercent comme un vieux Capra désuet. Puis viennent, immanquablement, ces aspérités gouailleuses, qui trottent au fond de la tête. L’énergie grandit au fil des écoutes, et la jeunesse virginale fait place à la sueur sensuelle.
De la pop de nymphette douce et caressante au rock capiteux, cette bande de grands gamins, qui flirte entre Paris et Biarritz, cultive une délicieuse dualité. La Femme est découverte il y a peu par son intrigante vidéo Télégraphe, une odyssée urbaine dans les entrailles du métro - brillante d’une lune rapidement dévoilée, puis ne perd pas de temps en s’associant avec le label digital Beko, qui fait paraître sa première livraison.

La filiation musicale dont se réclame le combo est plutôt originale, tournant autour de la synthpop française des eighties. Une période jugée à risque pour le bon goût, dont on citera tout de même le surprenant duo Deux, à qui l’on doit d’algorythmiques ritournelles vocodées. Mais qu’on se rassure vite, La Femme a su faire fructifier les trente ans qui les séparent de leurs influences, et le résultat est franchement rafraichissant. Laissant sur le côté les productions estampillées minimal-wave, qui trop souvent cèdent aux sirènes de la hype, les cinq larrons se préoccupent avant tout de faire de la musique.

Portées par une voix joueuse, à la manière de la Zazie de Queneau, enfin dans son métro, les quatre compositions de La Femme semblent coincées entre la plage biarrote et la grisaille francilienne. Sur La Planche éclabousse de simplicité estivale et ramène quelques souvenirs d’eau salée et de sable dans les cheveux, quand Télégraphe laisse place à l’angoisse des souterrains parisiens, robotique et nimbé de reverb, chatouillant l’oreille à l’angle d’un refrain susurré dans un anglais approximatif. Le pouvoir narcotique de La Femme éclate cependant sur La Femme Ressort, une improbable litanie entêtante, émaillée avec régularité de paroles polissonnes doucement égrenées. A noter que cette pop hédoniste prend une ampleur bien plus électrique et psychédélique en concert, en témoigne la bouillante tournée américaine et les glorieux faits d’armes qui l’ont jalonnée (entre autres une scène avec les Crystal Stilts et Beach Fossils).

Une ambiance musicale à part donc, très joliment illustrée par des clips hypnotiques, filtrés et colorés, striés et rembobinés, accélérés et ralentis, triturés avec brio. Comme si l’image avait moins d’importance que ce qu’on faisait d’elle. Voilà La Femme, au final : elle prend un matériel musical déjà vu pour le traumatiser, le charcuter, et le recracher avec cette étrange anomalie qui fait tout son cachet.
Jolie surprise, donc, que ce premier essai, qui détone sur une scène française parfois trop policée et nous livre une album en forme d’arlequin, acidulé et sucré à la fois, et parfois addictif.


( KnutBear )

http://lafemme.bandcamp.com/album/le-podium-1-la-femme








Disques - 31.03.2011 par RabbitInYourHeadlights
 


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