"I could make it sound like rap, jazz, blues, funk, classical, electro, dubstep or punk / What’s next to come or one step above, music you can bump, making drug, sex or love" nous prévient d’emblée le trio de LA mais comme le titre de ce morceau d’intro l’indique, Watergate c’est avant tout du hip-hop.

Du hip-hop donc, mais un hip-hop extravagant, véloce, loquace et prompt à partir dans les sens, catchy et coloré pour faire court, qui ne pouvait pas laisser Busdriver indifférent et si c’est effectivement un plaisir que de retrouver le flow du Californien inhabituellement flegmatique sur le latin Grind It Out produit par TOKiMONSTA, rien ne vaudra sur ce successeur du remarqué Testing The Waters de 2008 les réunions de famille, quand Open Mike Eagle, Psychosiz et Dumbfoundead retrouvent leur Swim Team pour l’orgie freestyle et mélancolique du bien-nommé Director’s Cut ou le beatmaker Alpha MC issu de la même nébuleuse sur un Working The Numbers baroque et mélodique à souhait qu’aurait pu produire Daedelus. Ce n’est d’ailleurs que partie remise, le dandy Darlington officiant plus loin sur l’album le temps du rocambolesque Ducks Fail, retrouvant notamment au casting l’excellent Loden - aux manettes justement du prochain Busdriver - ou le Français Para One pour un Amateur Juggling plus minimaliste et menaçant. Et tout ça, forcément, ne pouvait venir que de Mush Records qui a eu la bonne idée de partager :