L’agneau sort du silence

Pour retrouver les emballements et arythmies hérités du jazz et de la drum’n’bass, l’érudition classieuse qui les voyait sampler Herbie Hancock ou Debussy et s’inspirer de Górecki, ou simplement cette fièvre vocale sur fond d’instrus parfois ténébreuses, il faudra se pencher sur le Live At Koko sorti le mois dernier, enregistrement de l’un des premiers concerts donnés par Lamb après leur reformation en 2009 démontrant que Lou Rhodes et Andy Barlow, au faîte de la maîtrise de leur répertoire, n’avaient rien perdu de leur virtuosité six ans après leur dernier album studio en date comme en attestent les extraits ci-dessous :


Car 5, qui les voit aujourd’hui revenir sur le devant de la scène et enfin conjurer la frustration de leurs années Mercury en retrouvant via leur propre label Strata Music la liberté créatrice de leurs débuts, révèle un agneau au lyrisme nettement plus apaisé, dont les beats toujours organiques et métissés mais plus pop à l’image du récent et cinématique Leap And The Net Will Appear enregistré par Barlow sous le pseudonyme Lowb se frottent à des influences allant d’une folk épurée dans la continuité des albums solo de Rhodes (l’onirique Rounds) ou plus arrangée (l’épique Last Night The Sky) à un rock hymnique et martial (Build A Fire) en passant par la soul jazzy d’Existential Itch, le dub aquatique de Strong The Root ou le classicisme orchestral de la ballade Back To Beginning en duo avec Damien Rice, présente sur le second CD de l’édition limitée et en bonus de l’édition classique en preview ci-dessous :


En espérant que le duo actuellement en tournée à travers l’Europe se fende enfin d’un concert français dans les mois à venir, armé de ces nouvelles compos quoi qu’il en soit toujours subtiles et spleenétiques à l’image d"Another Language et de sa superbe ouverture en clair-obscur :

News - 17.05.2011 par RabbitInYourHeadlights
 


Toutes les bonnes choses ont un début

Avec son patronyme d’obscur soulman des années 60 (l’effet Lou Rawls ?), la chanteuse de Lamb avait trouvé un refuge à la mesure de son timbre fébrile et pénétrant du côté du Cinematic Orchestra, collant aux envolées trip-hop teintées de jazz cosmique ou de folk solaire de la formation emblématique de Ninja Tune le temps d’une poignée de featurings (...)