Le streaming du jour #186 : Bill Baird - ’Goodbye Vibrations EP’

Ensorcelés par les arrangements baroques du Loveshines But The Moon Is Shining Too de Sunset dont la suite de pop songs de chambre savamment emboîtées reprenait - plus modestement mais non sans virtuosité - les choses là où le gargantuesque The Glowing City les avait laissées, on était l’an dernier passé à côté de Silence !, chef-d’œuvre onirique et majestueux de son leader Bill Baird qui prenait alors le parti d’abandonner ses velléités de songwriter au profit d’une ambient analogique riche en contrastes et d’une belle profondeur de champ, tantôt intrigante et abstraite ou au contraire plus évidente et caressante (pour preuve).

Le mini-LP Goodbye Vivrations, dévoilé cet été par le biais d’une page Bandcamp fraîchement mise en orbite, est toutefois à l’autre bout du spectre. Jamais la musique du visionnaire texan, pas même sur les passages plus folky de Gold Dissolves To Gray, n’aura été à ce point épurée jusqu’à en être réduite sur la plupart des titres à la plus simple expression d’un songwriting acoustique aux mélodies nostalgiques ; boisées et bucoliques sans pour autant verser dans cette ferveur aux cheveux longs très en vogue en ce moment, plutôt quelques accords de guitare dont la tonalité change à peine d’un morceau à l’autre avec en toile de fond le souffle d’une bande 8-pistes convertie sur cassette.

Une édition limitée à 50 exemplaires avec un polaroid différent en guise de cover qui semble d’ailleurs toujours disponible, comme quoi les choses ne se sont guère améliorées pour ce génie méconnu dont le label Autobus apparaît lui-même au point mort depuis un an. C’est pourtant simplement beau, la mélancolie à fleur de peau d’un chant plus nuancé qu’à l’accoutumée touchant même à une dimension quasi-métaphysique lorsque émerge du bois un drone de clavier stellaire sur Goodbye Dear Friend Of Mine ou de guitare électrique au trémolo lancinant sur Hard So Hard, une certaine Caroline ayant par ailleurs pris la place de la sempiternelle Sandy qui ne manifestait peut-être pas plus d’intérêt au bonhomme que 99,99% de cette triste planète.

Et justement, pour retrouver la veine psychédélique et saturée au chant plus monocorde de l’époque Bright Blue Dream, on pourra toujours se pencher sur la poignée d’inédits postés sur cette même page Bandcamp, du truculent I’m Sad But I Cant Play The Blues digne d’un vieux tube de Beck période Mellow Gold à l’instrumental Analog irradiant d’un désespoir gothique, en passant par le parfait Wino Strut ou un hilarant Your Dark Sunglasses Won’t Make You Lou Reed en libre téléchargement et qui en dit finalement long sur les influences fondatrices du bonhomme, le Velvet Underground en tête.


Streaming du jour - 20.10.2011 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
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