Backburner - Heatwave

Entre ses allures de super-crew à la Hieroglyphics et les bonnes ondes mélodiques de Lifers, hymne "sunshine hip-hop" aussi chaleureux et désarmant qu’un Concrete Schoolyard, on eut pu croire les Backburner débarqués tout droit de cette bonne vieille Californie, rejetons anachroniques du feu sacré de la Bay Area dans la seconde moitié des années 90.

1. Jesse Dangerously, Chokeules, Jay Bizzy & Ambition - Straight Out The Vault
2. Chokeules, More Or Les, Timbuktu & Wordburglar - Lifers
3. Jesse Dangerously, Timbuktu, Ghettosocks, Wordburglar, Ambition, Chokeules & More Or Les - Nothin’ Friendly
4. Ginzu333, More Or Les, Thesis Sahib, Johnny Hardcore & Psybo - Back Home
5. Ghettosocks, Chokeules, Wordburglar & Timbuktu - Show Of Hands
6. Thesis Sahib, Timbuktu, Wordburglar, Jesse Dangerously, Chokeules & Jay Bizzy - Heatwave Voir la vidéo Backburner - Heatwave
7. Chokeules, Timbuktu, Ghettosocks, Jesse Dangerously & Wordburglar - Hurtin’
8. Psybo, Manalive, Thesis Sahib & Frank Deluxe - Style Dumpsters
9. More Or Les, Timbuktu, Ghettosocks & Wordburglar - Long Story Short
10. Chokeules, Wordburglar, Mister E, Timbuktu & More Or Les - Phantom Ghost
11. Wordburglar, Timbuktu, Frank Deluxe, Ghettosocks, Chokeules & Jesse Dangerously - Harm’s Way
12. Frank Deluxe, Timbuktu, Manalive, More Or Les, Chokeules, Thesis Sahib & Johnny Hardcore - Freak Show Physics
13. Timbuktu, Manalive, Jesse D, More Or Les, Choke, Frank Deluxe, Wordburglar, Thesis, Psybo & G-Socks - Showtime In ’09 (’011 Mister E-Mix)
14. Ghettosocks, Jesse D, Toolshed, Frank Deluxe, Wordburglar, Jay Bizzy, Thesis, More Or Les & Manalive - Burn It Down

date de sortie : 30-08-2011 Label : Hand’Solo Records

Néanmoins, si Straight Out The Vault avec le chaud et froid de ses arrangements martiaux entrecoupés de cuts funky au gré des redoutables montages old school de Dexter Doolittle (révélé comme son compère Uncle Fester par le Sloppy Doctor de Bleubird en 2003) ne nous avait pas mis la puce l’oreille d’entrée de jeu, le bien-nommé Nothin’ Friendly aura tôt fait de rectifier le tir : beats sans pitié, claviers anxiogènes et rimes politiques tranchantes comme des rasoirs, on est bien au Canada et plus exactement du côté du label Hand’Solo Records dont la virtuosité versatile n’est plus à démontrer, il aura suffi cette année de passer des rondeurs jubilatoires et opiacées de Toolshed aux évocations sociales oppressantes et désabusées d’Angerville pour se faire à l’idée.

Toolshed dont on retrouve justement au casting de ce Heatwave les artilleurs Chokeules et Psybo mais surtout le MC et producteur Timbuktu auteur ici de trois instrus dont les deux précédemment citées. Au micro on mentionnera également Wordburglar parti dans la foulée explorer les fables chimériques de The Garthim-Master, Jesse Dangerously leader implicite dont les sorties régulières ont valu le gros de sa réputation au collectif d’Halifax jusqu’à la sortie de ce premier véritable album, Thesis Sahib et Frank Deluxe ses complices au sein d’Imaginary Friends, Ghettosocks entendu notamment chez Fake Four sur le dernier Noah23 ou encore More Or Les croisé chez The Herbaliser. Autant vous dire que réunir tout ce joli monde sans parler des producteurs Fresh Kils, Beatmason et Mister E sur un seul et même album n’a rien d’une sinécure (imaginez-vous déjà la galère passé 30 ans pour rassembler vos potes autour d’un ballon un dimanche par mois...) et qu’une décennie tout juste après la sortie de la compilation Big Talk qui servit à l’époque de manifeste au collectif, celle d’ Heatwave aujourd’hui tient du petit miracle.


Car une fois n’est pas coutume le papier tenant toutes ses promesses (y compris celle de voir sa confiance sexuelle multipliée par neuf par simple contact avec le CD, essayez donc de passer en soirée le boom bap enflammé de Freak Show Physics ou l’éponyme Heatwave aussi délicat dans ses boucles de clavier que primal dans ses drums et vous comprendrez) c’est à un véritable festival de punchlines et autres boucles assassines que nous convie la petite troupe. Du "chamber hip-hop" aussi facétieux qu’inquiétant des tubesques Show Of Hands et Long Story Short au tout aussi sombre mais plus électrique Burn It Down final en passant les boucles 8-bit gothiques du non moins ténébreux Phantom Ghost, le côté obscur du disque aura comme souvent notre préférence mais les âmes plus sensibles pourront toujours se lover dans la coolitude enfumée du truculent Hurtin’ aux allures de soirée canapé, respirer les effluves psyché décontractées d’un Style Dumpster digne de Latyrx avec ses versets paradoxalement épiques, vibrer sur les cuivres d’un Showtime In ‘09 pêchu comme la BO d’un vieux Rocky ou goûter l’atmosphère jazzy du beau Harm’s Way tempéré par une clarinette au son chaud et feutré.

Soit, pour résumer, un disque complet aux multiples facettes qui devrait figurer en bonne place parmi les tout meilleurs albums hip-hop de ce cru 2011, qu’on se le dise.

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