Ne vous fiez pas à l’avalanche de références à paillettes accompagnant les CVs des musiciens additionnels d’ In The Bright Rain, croisés en studio ou sur scène dans l’entourage d’Okkervil River, Shearwater, St. Vincent ou The War on Drugs et parmi lesquels on retiendra surtout ici le violoncelle mélancolique de Buffi Jacobs (The Polyphonic Spree) : l’étoile déchue qui traîne son spleen dans la lueur du petit matin c’est toujours Todd Gautreau, patron du label Simulacra Records sur lequel sortira le 6 mars ce sixième opus de Crushed Stars, dévoilé dans l’intervalle par My Old Kentucky Blog.

Auteur dans les années 90, sous le pseudonyme Tear Ceremony, d’une demi-douzaine d’albums cinématiques dans une veine ambient sombre et onirique, avant de s’épanouir à la croisée du jazz, de l’IDM et du glitch avec Sonogram dès le tournant de la décennie suivante (jusqu’à l’an dernier encore avec le fascinant Cubists que l’on avait tragiquement laissé échapper), le Texan n’a en effet jamais délaissé cette dimension intimiste qui le différencie de la plupart des groupes dream-pop actuels, plus préoccupés par leur capital glamour que par la sincérité de leurs mélodies. Autant dire qu’ils ne seront guère nombreux à s’avérer capables d’égaler un jour les Red House Painters sur leur propre terrain comme y parvient aujourd’hui Gautreau, la douceur de la voix aidant, sur ce Brighter Now désarmant d’évidence :

Car le natif de Dallas, à l’image d’un Marc Ostermeier avec Should, n’a jamais eu ce genre de tentations, ses chansons nostalgiques et feutrées mais de plus en plus optimistes dans la continuité de Convalescing In Braille (2010) semblant couler de source au gré des accords de guitare subtilement teintés de reverb, distillant avec parcimonie les touches électroniques sur Color Kites tandis qu’un synthé solaire vient survoler en toute quiétude le piano impressionniste d’Howard Draper sur le bien-nommé Take Flight pour une fin d’album cotonneuse à souhait.