Un peu perdu de vue suite à la mise en sommeil de son fameux alias dark drone Dead Letters Spell Out Dead Words, le stakhanoviste suédois Thomas Ekelund n’a pourtant pas chômé depuis.

Au programme, tout d’abord, un nouveau label DIY, Beläten, consacré aux émanations les plus expérimentales de la synth-pop, de l’indus et de la cold wave dont on peut découvrir un sampler ici ; ensuite, un nouveau duo, Soma Sema, avec l’Américaine Clara Hall au micro et justement inspiré par ces courants ténébreux et désincarnés de la pop des années 80 (en bonus, une mixtape) ; et enfin, surtout, deux nouvelles sorties pour le projet solo qui nous intéresse aujourd’hui, actif depuis 2008 mais demeuré jusqu’ici dans l’ombre à coup de cassettes limitées, ce qui entre nous lui sied plutôt bien.

Plus crépusculaire et minimaliste que jamais, l’univers de Trepaneringsritualen suggère en effet cauchemars drogués et autres rites occultes, dans un souci constant de désorientation. Hantés par ce qui pourrait ressembler aux échos d’un growl black metal assourdi et ralenti à l’extrême comme s’il nous parvenait d’une dimension parallèle, les instrumentaux hypnotiques et déliquescents d’Ekelund, parfois sous-tendus par quelque rythmique sépulcrale, se contentent le plus souvent sur Deathward, To The Womb de drones fantomatiques au souffle glacial. Inspiré par les cérémonies magiques menées à la fin des années 40 par Jack Parsons, scientifique et disciple californien d’Aleister Crowley, en vue d’incarner la déesse Babalon plus connue sous le nom de "Mère des Abominations", l’EP constitue la première sortie vinyle du projet, parue en février dernier chez Release The Bats.

Quant à Roi Perdu, tout aussi spectral et désolé, il s’agit de la réédition par Beläten d’une cassette publiée en 2010 par iDEAL Recordings, évoquant l’atmosphère sombre et mortuaire des forêts de l’Europe médiévale :