Le streaming du jour #476 : Phlex - ’Atta Atta’

Ça commence par deux minutes de piano disloqué que l’on martèle sans ménagement sur fond de cordes lancinantes, avant que le rouleau compresseur rythmique ne se mette en marche, quelque part entre IDM industrielle et power noise repeinte à l’acide fort.

Et juste au moment où l’on pensait avoir cerné la musique du Berlinois Daniel Matz, nous voilà pris de court par les orchestrations emphatiques de Beckett façon Hollywood de l’âge d’or, bientôt malmenés par la frénésie des beats de retour sans crier gare. Décidément, et alors même que l’on vous parle ici du troisième opus proprement scotchant du duo danois Badun, il s’en passe des choses et même de bien belles du côté du label Schematic, sous l’impulsion à n’en pas douter de ses têtes chercheuses Phoenecia.

Et encore, on est loin d’être au bout de nos surprises à l’écoute de cet Atta Atta qui s’avèrera bien vite aussi facile à apprécier d’emblée que compliqué à dompter sur la durée. De la drill’n’bass paniquée de Fiesser suintant l’urgence old school, à l’ambient stellaire et percussive de Boje en passant par l’IDM décadente d’un Tier aux faux-airs de breakcore lymphatique avec ses onomatopées cartoonesques et autres stridences horrifiques, la dance décrépie de Mimikri virant de bord en cours de titre pour flirter avec les saturations enfumées d’un dubstep gothique, ou encore le sombre et lascif Stay Shady dont l’étrange groove électrique et déliquescent doit autant à Plastikman qu’aux Dust Brothers, on ne sait guère mieux où donner de la tête à mesure que le disque s’enfonce dans les méandres de sa propre folie déstructurée... si ce n’est peut-être pour s’essayer au headbang de l’homme ivre sur le distordu Fakedrum ou le bien-nommé Disonant qui élève un pont entre le dadaïsme forcené de Mouse On Mars et l’acid jazz synthétique du Squarepusher d’antan.

Ovniesque et fascinant.


Streaming du jour - 05.08.2012 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
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