Avec pareil pseudonyme, on imagine assez mal Éric Brousseau s’inviter un jour au Fort de Saint-Père dans le cadre de La Route du Rock. Le slogan du festival Malouin - qui accueillera Nick Cave & The Bad Seeds le 15 août prochain - est en effet l’exact opposé du nom de scène du Breton dont les compositions, en revanche, auraient totalement leur place dans la programmation de ce qui reste, au fil des ans, l’un des festivals les plus passionnants de notre Vieux Continent.

Ne nous le cachons pas, François Brousseau, dont nous vantions les constructions à la Sparklehorse de l’EP Remember The Ocean il y a quelques mois, aurait également sa place sur la scène de la cité corsaire. Ce dernier n’est autre que le frère jumeau de celui qui se cache derrière l’étiquette de Pop Is Dead.

Moins dépouillées que celles de son frère, les compositions d’Éric Brousseau nous donnent envie de tordre le cou à son probablement ironique patronyme. La pop est définitivement loin d’être morte et le Rennais en est un fier ambassadeur. A coups d’harmonies délicieuses, d’arpèges suspendus, en claquant des mains, frappant son tambourin ou même en pinçant son ukulélé, l’adepte du "do it yourself" se démarque par l’immédiateté - évidemment pas incompatible avec une ambition mesurée - de ses compositions.

En écoutant Everyone Will Know That, on pensera parfois à l’excellent quintette Marnitude. Difficile de mettre en avant quelque composante de cet ensemble tant celui-ci est d’une qualité homogène. Nous admettrons néanmoins des frissons un peu plus prononcés qu’à l’accoutumée sur un Enemies lors duquel le mariage de la guitare acoustique et d’imparables chœurs constitue l’un de ces moments rares où un artiste parvient à suspendre le temps autour de l’auditeur.