Pamela Hute - Le Bus Palladium (Paris)

le 3/11/2006

Pamela Hute - Le Bus Palladium (Paris)

Girls Rockin the Bus

La soirée commence avec Alexandra Hope, une américaine venue de Minneapolis, pour un set d’ouverture des plus originaux. Elle commence uniquement accompagnée de sa guitare acoustique, et ses compos, comme me le fait si justement remarquer une amie, contiennent quelques touches rappellant par moments celles des Dresden Dolls. Elle-même fait d’ailleurs penser à une drôle de poupée avec ses longs cheveux, sa mini-jupe et ses chaussures sorties tout droit d’un placard des années 60. Atypique par son style et sa musique, on peut ne pas rentrer dans son jeu (ce qui serait franchement dommage), mais le moins que l’on puisse dire est que cette fille a de la personnalité et un talent indéniable. Décalée par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir et d’entendre dans le style ’fille seule avec guitare’, c’est lorsqu’elle s’est emparée de sa guitare électrique que je l’ai trouvée encore plus intéressante. Elle m’a donné l’image de ces artistes importés directement du mouvement ’flower power’ de San Francisco, et je me serais bien vue l’écouter à l’Avallon Ballroom en me laissant entraîner par ses airs psyché d’une autre époque.
A revoir donc, et dans un autre cadre, car si je me suis laissée prendre au jeu, le décor du club qui jouait sa carte rock hebdomadaire, dressait quelques réserves sur le ton donné par l’artiste et sa musique.

C’est ensuite au tour de Lola Spinner de monter sur scène. Une fille au chant et trois garçons dans la configuration habituelle : guitare / basse / batterie, proposant un rock pas désagréable mais terriblement convenu, au point que la deuxième chanson proposée m’a fait penser note pour note à une compo des Cranberries. Soit, rien d’extraordinaire, mais rien de catastrophique non plus, sauf quand le groupe s’essaie au style jazzy, où là ça devient un peu chiant par contre. Il faut dire que je suis allergique à ce genre, cette remarque n’a donc rien de personnel, c’est juste qu’en général je trouve les ambiances jazzy super ennuyeuses, et les deux morceaux présentés ce soir n’échapperont à la règle. Rien de personnel donc, sauf dans la reprise de Gouge Away des Pixies, car là il s’agit d’un véritable sacrilège. Si ça suit au niveau de l’instrumentation, c’est tout timide dans la voix, et malgré l’aide du guitariste, ça donnait vraiment l’impression d’un piètre karaoké. Je suis méchante, je sais, mais ne se frotte pas aux Pixies qui veut, et là j’ai franchement eu mal. Du coup je ne sais pas ce qu’il s’est passé après, car suite à cet affront j’ai complètement lâché l’affaire et j’ai rejoint mes potes qui elles l’avaient lâchée dès le début.

C’est logiquement à Pamela Hute qu’il revennait de clore la soirée. Ce vendredi soir, elle venait fêter avec ses musiciens la sortie de son premier EP, sobrement intitulé EP … v 1.1 , que je conseille d’ailleurs de toute urgence aux amateurs de rock au féminin, mais pas que.
Le public est venu nombreux la soutenir (certains resteront même dehors), s’impatiente quelque peu devant l’attente et se met à scander son nom, l’ambiance promet d’être chaude.
Malgré la petitesse de la scène, la demoiselle a pris soin d’agrémenter l’endroit de quelques touches personnelles, comme ces moniteurs installés sur les deux côtés de la scène qui inscrivent en lettres vertes des codes ou schémas, avant de se figer sur un ’pamela hute’, le tout en forme de clin d’œil à la pochette dudit EP.
Le groupe arrive enfin avec par ordre d’apparition, Laurent à la batterie, Why-T à la basse, Egee aux synthé et les premières notes d’Identical retentissent déjà alors que Pam (au chant et à la guitare) entre en scène. Un petit problème de sangle mal accrochée l’oblige à sauter quelques accords de guitare, cela fait sourire l’assistance mais tout rentre rapidement dans l’ordre ni vu ni connu. La musique de Pamela Hute a pour base un son pop rock où se mélange le Nancy Boy de Placebo, une touche britpop façon Elastica, des sons électro, des guitares incisives, des ballades mélancoliques et tant d’autres choses. Répertoire intéressant donc, où aucun arrangement n’est laissé au hasard, tout est juste, cohérent, il n’y a pas de superflu et cela fait naturellement mouche. Et lorsque Pam délaisse sa guitare pour s’aventurer le temps d’une chanson dans une ambiance un peu plus cabaret, elle est tout simplement parfaite, et ses musiciens aussi. Une mention spéciale au bassiste notamment, qui a assuré le show comme il fallait et qui a aussi su rester en retrait aux bons moments.
Entre les chansons la jeune femme n’est pas vraiment bavarde et préférera même s’éclipser pour aller chercher une cigarette tandis que notre ’bass hero’ résoudra un petit problème technique dont il a été victime. Mais on ne lui en veut même pas, l’originalité du concert résidant aussi dans le fait qu’entre certains morceaux une voix de robot remercie le public, ou annoncera que le show est terminé à la fin.
Des petites idées qui font la différence et qui sous-entendent un vrai potentiel. D’ailleurs les anglais ne s’y sont pas trompés, le groupe est convié pour deux dates à Londres en février prochain. Pour Paris les prochains rendez-vous seront à l’OPA le 21 novembre prochain et le 1er décembre à la Flèche d’Or pour une nouvelle soirée rock au féminin. Les transmusicaliens pourront eux aussi l’applaudir au Ty Anna Tavern où elle partagera la scène avec Hopper le 7 décembre.
Vous trouvez peut-être que j’en fais trop au niveau pub ?
Il faut dire qu’agréablement surprise à l’écoute de l’ EP … v 1.1 je suis allée au Bus Palladium pour découvrir le groupe sur scène et que j’en suis sortie complèment fan. Reste plus qu’à savoir qui sera le prochain à succomber ...

Setlist Pamela Hute : Identical / Tie / I Know It All / Buddy / I Love You / Parachute / London Fool / Pink Safari / Hysterical / Chocolate Soup / Waste Of Time / My Dear / Phone Calls

Les liens :
- www.myspace.com/pamelahute
- www.myspace.com/alexandrahopefully
- www.myspace.com/lolaspinner


( pix )

 


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