Jean-Louis Murat - Toboggan
"L’époque dans laquelle on vit me donne l’impression que nos destins sont engagés sur un toboggan". C’est par ces mots que Jean-Louis Murat justifie le titre de ce qui constitue son dix-neuvième album.
1. Il Neige
2. Amour N’Est Pas Querelle
3. Over And Over
4. Le Chat Noir
5. Belle
6. Robinson
7. Agnus Dei Babe
8. Extraordinaire Voodoo
9. Voodoo Simple
10. J’ai Tué Parce Que Je M’Ennuyais
"On est à deux doigts de se casser la gueule. Même si je crois plus en l’individu, je constate que collectivement, nous ne maîtrisons plus rien. Même l’idée d’Europe où l’on devait être super forts avec 320 millions de personnes ne marche pas. C’est la collectivité qui nous met sur un toboggan" ajoute celui qui signait, il y a deux ans, l’album Grand Lièvre.
Alors, pessimiste cet album ? Disons plutôt revendicatif. C’est en tout cas le climat dans lequel il a été conçu. Le natif du Puy de Dôme déplore la faillite collective d’un système de valeurs et s’inquiète de l’héritage véhiculé aux enfants. D’où l’intervention de ceux-ci sur Le Chat Noir et Robinson, titres résolument enfantins si bien que l’artiste considère ce disque "supportable pour des enfants".
Pas de révolution artistique, sur ce disque, Murat fait du Murat. Avec tout ce que cela comporte d’aspects positifs et négatifs. On y côtoie donc des morceaux sublimes (Il Neige, Over And Over qui n’aurait pas dépareillé sur Mustango ou surtout J’ai Tué Parce Que Je M’Ennuyais) aux côtés d’autres plus dispensables.
Mais, comme souvent avec le Français, au gré des écoutes, les morceaux se bonifient. Dans ce registre, on pense à Agnus Dei Babe, potentiellement agaçant au premier abord, avant de charmer dès lors qu’on y revient plus sérieusement. Et si c’était d’ailleurs une façon de résumer Jean-Louis Murat ? Malgré tous ses efforts pour répandre sa mauvaise foi et se montrer antipathique, un regard approfondi sur le bonhomme aura tôt fait de le montrer sous un jour plus avantageux.
En bref, ce Toboggan très épuré permet à Murat de poursuivre son petit bonhomme de chemin. Un disque à classer comme le chaînon manquant entre deux des plus belles réussites du bonhomme que sont Dolorès et Le Cours Ordinaire Des Choses.
Quelles sont les raisons qui nous font, chaque année, lire et relire les différents tops affolant webzines et presse spécialisée ? Si ces objectifs plus (la volonté de partager de nouveaux disques) ou moins (l’illusion d’être un défricheur) avouables rendent l’exercice de plus en plus raillé, j’y vois essentiellement l’occasion d’ordonner mes découvertes (...)
C’est qu’il est agaçant le Jean-Louis. Avec sa mine bourrue, sa tendance à ne sourire que lorsqu’il se pince et ses avis parfois (souvent trop) tranchés, il n’a pas tout à fait le profil du joyeux-drille.
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