Le streaming du jour #909 : Crystal Shipsss - ’Dirty Dancer’

Après un hommage lyrique quoique tout aussi abrasif à la noisy pop des 90s qu’on aime, Jacob Faurholt désormais basé à Berlin fait la part entre ce songwriting sensible et habité qu’on lui connaît également sous son véritable patronyme et la lo-fi déglinguée du premier EP Yay pour faire de Crystal Shipsss un véritable objet mutant sur ce Dirty Dancer aux changements d’humeur quasi schizophréniques.

I’m Not Insane, tente-t-il ainsi de se persuader comme un mantra obsédant au sortir d’une séance de thérapie qui ne semble pas encore avoir fait son chemin et dont il nous fait partager les détails impudiques. Et pourtant, un peu comme notre Cyrod national dont on vous reparlera d’ailleurs très vite pour l’EP Neuvaine avec Claude Biscuit, c’est comme ça qu’on l’aime le Danois, plongé dans la tourmente d’un indie rock fantasmagorique et dérangé flirtant avec la détresse existentielle, la peur de la folie et le romantisme contrarié qui s’ensuit, un peu à la façon d’un Xiu Xiu qui aurait lâché sa coldwave d’ado pour les comptines non moins perturbées de Daniel Johnston, Pavement ou Sebadoh.

Du fantomatique Screaming Teens sonnant comme un Bitter Sweet Symphony sous lexomil, au rap doomesque et désincarné de The Horror Of It All en passant par le spleen nébuleux d’I Had A Friend dédié à un ami décédé avec toute sa famille dans l’incendie d’un ferry boat (véridique et donc assez glauque), les boîtes à rythmes dépravées d’un Lost vrillé de larsens névrotiques et de guitares funestes ou encore Dad et ses poignantes angoisses irrésolues, Dirty Dancer se danse en camisole, avec tout de même un œil sur le ciel qui se dégage au loin à travers les barreaux de la cellule capitonnée.


Streaming du jour - 21.10.2013 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
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