Le streaming du jour #1220 : Cut Hands - ’Festival Of The Dead’

S’il demeurait de Whitehouse, sur l’inaugural Afro Noise Vol. 1, quelques passages d’usinage harsh voués à poncer jusqu’au sang les tympans délicats, l’Anglais William Bennett ne garde sur Festival Of The Dead que les tambourinages forcenés des percus africaines passées au filtre analogique et balafrées d’interférences larsenisantes pour faire de Cut Hands une véritable machine d’embrigadement vaudou crépusculaire et viciée, entre techno-indus martiale et noise tribale.

Les admirateurs de la formation séminale de ce précurseur électro-noise, qui lui avait déjà permis de s’essayer sur Asceticists (2006) puis Racket (2007) à l’incorporation de djembés, dum dum et autres percussions ethniques dans ses impros power-electronics extrémistes et déviantes, n’adhèreront peut-être pas tous à l’acharnement dont fait preuve Bennett dans l’exploration de cette transe rythmique belliqueuse et minimaliste. Mais force est de constater que même si les sorties de Cut Hands se ressemblent, la finesse avec laquelle le Britannique court-circuite cette influence répétitive des musiques africaines en durcissant le son des instruments traditionnels et en tirant vers l’abstraction électronique ses rythmiques très travaillées force le respect.

Un radicalisme qui sait parfois adoucir le ton juste ce qu’il faut, comme sur le narcotique Inlightenment ou l’onirique Belladonna Theme aux nappes éthérées, ou lâcher la bride à son background électronique (cf. l’étrange drum’n’bass liquéfiée de None Of Your Bones Are Broken) tandis que Madwoman (Festival Mix), Fire Ends The Day ou encore le single Damballah 58, précédemment sorti en 12" l’an dernier sur le même label Blackest Ever Black, en incarnent à la perfection la dimension polyrythmique et lancinante avec leurs martèlements sans concession vrillés de drones plus ou moins abrasifs ou discrètement hypnotiques :


Streaming du jour - 08.11.2014 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
Cut Hands sur IRM