Ecco ne serait-il qu’un ersatz de Sigur Rós ? Difficile d’apporter une réponse aussi tranchée à cette question qui n’est de toute façon pas essentielle.

Que les Islandais constituent l’une des influences les plus évidentes d’Ecco, cela ne se discute même pas. Du grain de Jonah Clinard à sa façon d’utiliser sa voix en falsetto en passant par la nature même des arrangements minimalistes ou les cavalcades de la batterie lorsque le rythme s’accélère, on doit parfois se pincer pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un disque de Sigur Rós.

Sound Your Name aurait ainsi pu se retrouver à la fin de Takk... sans dépareiller, Stand Up Taller évoque pour sa part Með Suð í Eyrum Við Spilum Endalaust tandis que Circles pourrait émaner de Valtari et Welcome Home d’Ágætis Byrjun.

Nous pourrions nous permettre d’allonger la liste, les exemples pré-cités étant tout sauf isolés, mais cela n’aurait que peu d’intérêt. Il y a bien ici et là quelques affranchissements de cette influence omniprésente, à l’instar d’un The Morning qui, si l’on excepte le chant, assume un caractère ambient et plus dépouillé que le reste de Freedom Summer.

Les Californiens ont le regard tourné vers le grand Nord. C’est ce qui vient constituer à la fois le point fort et la grande limite de cet opus. En effet, si l’on ne peut assurément évoquer ni singularité artistique, ni une quelconque originalité, il n’en reste pas moins qu’intrinsèquement, ces compositions sont absolument charmantes.