Le streaming du jour #1379 : Less Win - ’Trust’

Deuxième album de Less Win, Trust combine urgence et emphase. La formule pouvait être un brin casse-gueule mais il n’en est rien.
Less Win débarque de Copenhague. C’est un trio qui associe basse arachnéenne (Patrick Kociszewski), batterie au cordeau (Matthew Moller), guitare renfrognée (Casper Morilla) et idées noires, ce qui suffit à délimiter assez clairement le bout de mappemonde musicale dans lequel il aime cingler : le post-punk. Sur Trust, il est avant tout question de ça. Toutefois ce dernier se voit perverti par des apports venus d’autres territoires qui envoient valdinguer bien loin l’envahissante étiquette. Par exemple, sur Bury The Heart, deuxième titre plutôt bien nommé, un saxophone aux circonvolutions irascibles finit par piquer la vedette et habille le morceau de frusques no wave. Plus loin, sur Habits ou Jealousy et à quelques autres endroits, on décèle une emphase vocale qui n’est pas sans rappeler Bowie. Bref, rien n’est aussi simple qu’on le pensait de prime abord. Et puis, pour tout dire, comme on se fiche des étiquettes, on se rabat bien vite sur l’essentiel : le plaisir évident que procure l’écoute de Trust.
Le trio a particulièrement soigné l’architecture de son disque, traçant une voie maline entre des morceaux urgents et gentiment arrachés (Crucifix par exemple) et d’autres plus introspectifs (Mare) sans jamais affadir la tension manifeste de l’ensemble. Trust est ainsi échantillonné dans la forme mais aussi monolithique dans ses intentions et s’appréhende comme un tout. Les titres fondent les uns dans les autres sans temps morts et montrent beaucoup de bonnes idées qui les sauvent du tout-venant où, paresseusement, on avait tôt fait de les enfermer. Alors c’est vrai qu’on les trouve parfois trop démonstratifs, trop évidents, qu’ils peuvent rappeler à certains moments un ersatz de U2 (voire de Simple Minds) mais on sait gré au trio de trouver majoritairement la bonne distance qui préserve ses morceaux du trop plein ou de l’anecdotique, d’autant plus qu’à bien y regarder les débuts des deux groupes précités sont loin d’être rédhibitoires. Au final, Less Win se montre avant tout instinctif et c’est bien pour ça que le trio remporte l’adhésion.
Post-punk mais pas que, no wave sans l’être, très pop, parfois punk, servi par un son ample et détaillé, l’amalgame pratiqué ici est ainsi indéniablement imparable. On vous conseille donc de prêter une oreille attentive à ce qui suit.


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