Julien Pras - Wintershed

Ancien membre de Calc, Pull ou Victory Hall, Julin Pras officie encore au sein de la formation Mars Red Sky qui produit un rock brutal. Mais que l’on ne s’y trompe pas, aucun de ces projets collectifs n’égale la majesté et la grâce des compositions que concocte Julien Pras sous son propre nom.

1. Hurry Kane
2. Divine Spark Voir la vidéo Julien Pras - Divine Spark
3. Shallow Grooves
4. Horses In Disguise Voir la vidéo Julien Pras - Horses In Disguise
5. Charles House Infirmary
6. Hired Mourners
7. Wintershed
8. My Loyal Partner
9. On Trial
10. Green Planets
11. The Great Devise

date de sortie : 27-10-2017 Label : Yotanka

Depuis 2010 et la sortie de Southern Kind Of Slang, avant d’enchaîner avec Shady Hollow Circus trois ans plus tard, le Bordelais développe une folk psychédélique dont les mélodies aussi bien que les arrangements sont aussi désarmants qu’imparables.

Souvent comparé à Elliott Smith et Brian Wilson, Julien Pras ne fait rien, sur ce troisième long-format intitulé Wintershed, pour inverser la tendance. A vrai dire, il n’a jamais caché ces influences, particulièrement la seconde, assumant le fait d’avoir passé une année scolaire entière à décortiquer les chansons des Beach Boys pour se les approprier.

Et s’il faudrait sans doute plus d’une vie pour découvrir toutes les subtilités que possèdent les titres d’un Pet Sounds, Wintershed n’est pas en reste. Les harmonies stimulantes révèlent de nouveaux détails à chaque écoute, à l’image d’un Divine Spark envoûtant à situer entre les univers d’Elliott Smith et Caetano Veloso.


Et finalement, sur cette première moitié de disque, plus que ses deux aînés, c’est Sufjan Stevens qui constitue peut-être la référence la plus évidente. Shallow Grooves et Charles House Infirmary en constituent les exemples les plus flagrants au regard de la voix de plus en plus pastorale de Julien Pras et de l’apparition régulière de chœurs hédonistes assurés par sa compagne Helen Ferguson.

Placé en milieu de disque, Hired Mourners constitue une respiration autant qu’une césure. Cette ballade au piano ralentit le rythme et prépare le terrain pour une seconde partie d’album plus mélancolique encore que la première. Wintershed débute dans cette veine avec de délicats arpèges de guitare autour desquels se love une voix qui semble même s’approprier quelques tics vocaux d’Elliott Smith.

Mais il n’est pas question de pastiche. Certes, le jeu de guitare de On Trial rappelle celui de l’auteur de Either/Or, mais les constructions de Julien Pras sont atypiques. Si elles s’appuient sur une matière similaire à celles affectionnées par ses talentueux aînés, il en fait quelque chose d’à la fois neuf et intemporel. En termes de son, la différence n’est pas frappante - ce qui constituerait un compliment infini pour bien des musiciens - mais la construction de ces titres leur permet de diffuser des émotions bien singulières.

Avec le The Great Devise final, Julien Pras achève cette oeuvre personnelle avec un titre aussi délicat que bouleversant, sans jamais être sirupeux. Arpèges de guitare en bois, voix habitée et accords succincts au piano accompagnent les montagnes russes émotionnelles d’un disque élégant, volontairement plus simple et imparfait que ses prédécesseurs qu’il surclasse finalement en refusant plus que jamais de déconnecter son cœur et son intellect.

Chroniques - 26.01.2018 par Elnorton
 


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