Et l’on retrouve OKADA. Un an après l’enthousiasmant Floating Away From The World, Gregory Pappas n’a pas bouleversé sa formule et signe chez n5MD un sixième album toujours aussi hypnotique.

Des samples vocaux énigmatiques rejoignent à peine les boucles du Bury Me initial que nous savons déjà à bord de quel vaisseau nous embarquons. Et après quatre minutes, l’apparition d’une rythmique dubstep confirme cette première impression : OKADA convoque une danse des éléments captivante dont la légère évolution est néanmoins perceptible tant l’ensemble paraît plus plombé qu’auparavant.

Composé de six morceaux oscillant chacun entre onze et quinze minutes, Misery est un disque qui prend son temps. Il sera donc parfait pour accompagner une chaleur estivale qui n’autorise que modérément les folles cavalcades.

L’auditeur est ainsi convié à contempler le monde qui l’entoure. Ceux qui prendront le temps de se plonger réellement dans ce disque y trouveront d’ailleurs des éléments introspectifs voire méditatifs. Sous ses faux airs de disque d’ambiance, Misery est bien plus que cela.

Allant d’un trip hop 2.0 évoquant le Archive de Lights (Bury Me) en passant par la dream pop d’Unclothe jusqu’au melting-pot que constitue le Guarded final qui convoque autant le néoclassique que l’ambient et le dubstep, OKADA fait le grand écart dans un périmètre restreint, permettant à chacun d’explorer les tréfonds de son intimité.