;background-color:#">Daniela Orvin - Home

1. Prelude (Part 1)
2. Unexpected Coincidence (Part 2)
3. Experiment #2
4. For Now
5. Spring Came Early
6. Surrendering To Coincidence
7. 18:00, From My Balcony
8. Home

2018 - Seasides on Postcards

Sortie le : 19 octobre 2018

Dans l’intimité d’une pianiste nomade fascinée par l’écho

De ses allers-retours entre l’Allemagne et Israël depuis son enfance près de Munich puis à Herzliya dans le district de Tel Aviv, la photographe et musicienne Daniela Orvin tire une obsession du déracinement qui s’exprime sur ce premier album défendu par le label Seasides on Postcards de l’excellent Sven Laux - lequel fait suite à plusieurs bandes originales de courts-métrages et de documentaires - par des nappes de synthé vaporeuses aux reflux mélancoliques qu’accompagnent parfois fields recordings et beats discrets, ou encore, sur For Now en particulier, par ce sentiment très japonais d’impermanence qui jaillit de ses harmonies vocales presque dream-pop et de ses accords de piano réverbérés au son de la marée.

Home peut ainsi s’envisager comme la bande originale éminemment personnelle de la découverte d’un chez-soi via la musique, foyer intérieur qui semble brasser pêle-mêle tout ce qui fait l’identité musicale de Daniela, des mélodies des synthés vintage évoquant le romantisme des années 80 sur Unexpected Coincidence (Part 2) aux expérimentations post-classiques plus atonales d’un
Experiment #2 dont les drones inquiétants naissent de l’écho persistant des graves, en passant par la surprenante mixture de piano jazz feutré, d’arpeggiators stellaires et de drones ascensionnels de Spring Came Early ou le piano solo sur fond de bruits ambiants d’un 18:00, From My Balcony dont le lyrisme délicat empreint de gravité n’est pas sans rappeler Max Richter.

Diplômée de photographie et d’art contemporain, la musicienne a pour la première fois éprouvé ce sentiment d’appartenance à la musique en récupérant son piano il y a quatre ans, après en avoir abandonné la pratique à l’adolescence. Prelude (Part 1) nous invite ainsi d’emblée dans l’intimité de la pianiste au son du premier prélude du Clavier Bien Tempéré de Bach, un exercice qui se fond bientôt dans l’écho d’accords au spleen rêveur, tandis que Surrendering To Coincidence prend forme à partir de simples gammes soumises là encore à des effets d’écho qui finissent par leur donner une dimension presque irréelle... l’écho, un élément décidément central sur ce très bel album, jusqu’à son final kosmische Home aux chaleureux élans de retour au bercail.


( RabbitInYourHeadlights )


- 02.09.2018 par RabbitInYourHeadlights