Cluster Lizard - Prophecy
1. The Sun’s Light When He Unfolds It Depends On The Organ That He Beholds It
2. And Those Burning Tears Shall Melt, Dissolving ; And Maybe Blossoms Will Come Up, Unfolding
3. Fighters Of The Fight, For Their Home And Their Heart
4. Come From Forever, And You Will Go Everywhere
5. The Evening Beam That Smiles The Clouds Away, And Tints Tomorrow With Prophetic Ray
6. This Has Happened Before And It Will Happen Again
Sortie le : 23 novembre 2018
Désormais basés à Vienne, les Ukrainiens fondateurs de la fantastique écurie Kvitnu, Zavoloka et Dmytro Fedorenko (aka Kotra) ont choisi leur nouveau label, Prostir, pour nous dévoiler ce deuxième opus de leur projet Cluster Lizard, un peu plus d’un an après Edge Of The Universe qu’avait défendu à l’époque la structure parisienne Le Cabanon, dédiée comme son homologue slave aux musiques électroniques les plus expérimentales et ardues.
Dans la lignée de ce premier album ou du superbe Promeni au nom presque jumeau sorti par Zavoloka en septembre et chez Kvitnu cette fois, Prophecy bourdonne, gronde et martèle dans un néant claustrophobe et menaçant, avec une dimension stellaire toutefois moins marquée et des textures plus que jamais au bord de l’effondrement voire de la désagrégation. Aux rouleaux-compresseurs monolithiques de Promeni répondent ainsi dès l’ouverture du post-industriel et hostile The Sun’s Light When He Unfolds It Depends On The Organ That He Beholds It des passages aux atmosphères décrépies de futur sur le déclin où les beats, comme sur And Those Burning Tears Shall Melt, Dissolving ; And Maybe Blossoms Will Come Up, Unfolding, semblent surtout servir à faire tenir debout des synthés dystopiques aux nappes effritées dont les vacillements évoquent ceux d’un autre grand metteur en son de fin des temps, Terminal Sound System.
Poétiques - et prophétiques, donc ? - les titres empruntés à des poèmes de William Blake, Lord Byron et Rimbaud, au scénariste de SF Lex Gigeroff ou encore à l’écrivaine et activiste ukrainienne Lesya Ukrainka, évoquent dans leur ensemble la lutte, en des temps dramatiques, pour faire renaître un espoir fragile et voué à être ébranlé de nouveau. Toute ressemblance avec la triste actualité d’une nation tourmentée n’est évidemment pas fortuite, et de l’insoumission teintée de mélancolie d’un Fighters Of The Fight, For Their Home And Their Heart au long final de résistance silencieuse This Has Happened Before And It Will Happen Again, en passant par la lumière diffuse du craquelant Come From Forever, And You Will Go Everywhere ou l’apocalypse technologique d’un The Evening Beam That Smiles The Clouds Away, And Tints Tomorrow With Prophetic Ray au crescendo saisissant, Prophecy en appelle à la résilience plutôt qu’aux armes, face à un destin fait d’épreuves à répétition.
Chaque dimanche, une sélection d’albums récents écoutés dans la semaine (ou exceptionnellement les deux semaines précédentes pour celui-ci) par un ou plusieurs membres de l’équipe, avec du son et quelques impressions à chaud. Car si l’on a jamais assez de temps ou de motivation pour chroniquer à proprement parler toutes les sorties qu’on ingurgite (...)
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