Sur le nouvel EP de l’Ukrainienne Zavoloka, la géométrie d’une IDM aux formes anguleuses et aux textures incandescentes rime avec liberté et poésie.

Inspiré par la révolution ukrainienne de février dernier qui aura conduit dans la violence à la destitution de l’autocrate pro-russe Viktor Ianoukovytch, Volya rend hommage à une nation redevenue maîtresse de son destin en laissant peu à peu espace et mélodie resurgir des agrégats mécaniques de ses beats post-indus belliqueux.

Marche résolue vers l’affrontement, Vilna sonne le glas de la stabilité et pourtant on sent déjà poindre derrière l’ambient-techno aux ronflements hostiles les visions bucoliques d’un rêve tué dans l’œuf aux dernières secondes du morceau. Puis, non moins crépusculaire et menaçant, Syla bat encore le fer tant qu’il est chaud dans une refonte steampunk des préoccupations sismiques qui présidaient à la plupart des sorties récentes de l’écurie Kvitnu. Mais si l’espoir une nouvelle fois semble des plus ténus lorsque les nappes anxieuses qui commençaient à se muer en élégie d’un monde à reconstruire s’évanouissent abruptement dans le néant, c’est bien en partant de rien ou presque, quelques rythmes épars et saturations en miroirs, que Slavlennya fera renaître d’une assise de beats viciés, mécanique et désincarnée, les bourgeons cristallins d’une IDM ouverte à l’imagination et à la quiétude du rayonnement stratosphérique :