Blacklisters - Fantastic Man
Fantastic Man, nouvel album des Anglais Blacklisters est tout simplement magistral.
1. Sports Drinks
2. Strange Face
3. Fantastic Man
4. Motivational Speaker
5. White Piano
6. Le Basement
7. Sleeves
8. I Read My Own Mind
9. Mambo No. 5
Troisième album déjà et toujours ce goût prononcé pour l’enluminure et l’exquis. Ici, tout concoure à mettre sur pied des morceaux délicats : mélodies veloutées, arpèges solaires, onirisme bucolique d’où sourd sans cesse le petit chant fluet des oiseaux. Écouter Blacklisters, c’est un peu comme gambader en pleine campagne un soir d’été, les pieds dans l’herbe fraiche, les cheveux au vent et les pensées parallèles aux heures qui s’égrènent lentement.
Calme et volupté sont les maîtres-mots de ce Fantastic Man, cousin insulaire du Captain du même nom auquel les très reculées forêts du nord-ouest américain semblaient raconter bien plus de choses que les piètres humains qui les cernaient. Une nouvelle fois, les Anglais font fort et signent un disque rare. Pas un titre en-dessous des autres, tous s’impriment sous la peau et sont à l’origine d’une nuée de papillons mordorées qui s’égaillent joyeusement au creux du ventre. Une nouvelle fois, À Tant Rêver Du Roi peut s’enorgueillir d’ajouter à son catalogue une missive qui touche en plein cœur (accompagné en cela par les esthètes anglais de Buzzhowl Records et les Américains de Learning Curve Records).
Lits de cordes et cuivres élégants habillent les morceaux, un genre de psychédélisme boisé rythme leur envol et il ne fait aucun doute, au terme de l’écoute, que les Blacklisters ne feraient jamais de mal à une mouche. Leur musique est taillée pour les soirées entre ami.e.s au coin de l’âtre vacillant, pour l’emmitouflage doucereux au creux des grosses couvertures chatoyantes. Bref, leur musique est taillée pour les câlins. D’ailleurs, tout le disque respire l’amour l’Amour et la plénitude, à tel point que l’on se demande souvent ce que la belle Albion peut bien cacher de si beau en son sein pour inspirer de tels élans. Il faut dire que Fantastic Man perpétue la grande tradition insulaire de la guitare en bois rehaussée de quelques chastes chiches arrangements. La voix déclament ses sonnets sensibles qui coulent comme le miel un beau matin de printemps, idéalement accompagnée par le tatapoum discret de la batterie joliment effleurée par le carrousel des balais.
Bon, ça aurait pu être ça, Fantastic Man mais c’est bien sûr tout le contraire et notamment ce qui se lit en-dessous : d’abord, le groupe enlève toutes les voyelles - un signe - et son credo, c’est la hargne. En cela, ce nouvel album est un cran au-dessus des deux premiers.
Troisième album déjà et toujours ce goût prononcé pour la guerre. Ici, tout concoure à mettre sur pied des morceaux agressifs : guitare barbelée, riffs contondants, basse-enclume, batterie nucléaire et violence partout d’où sourd sans cesse une incroyable urgence. Écouter BLKLSTRS, c’est se prendre des pains en pleine gueule mais rester là quand même car c’est toujours intéressant.
Bagarre et efficacité sont les maîtres-mots de ce Fantastic Man, qui poursuit la lignée incendiaire débutée avec l’éponyme de 2012 (et poursuivie avec l’excellent Adult en 2015) mais en mieux. Une nouvelle fois, les Anglais font fort et signent un disque noise-rock certes canal historique mais aussi très personnel. Pas un titre en-dessous des autres, tous s’impriment sous la peau et sont à l’origine d’une nuée de papillons belliqueux qui grignotent les entrailles. Une nouvelle fois, À Tant Rêver Du Roi (qui fait décidément feu de tout bois en ce moment) peut s’enorgueillir d’ajouter à son catalogue un missile qui touche en plein cœur (accompagné en cela par les Anglais de Buzzhowl Records et les Américains de Learning Curve Records).
Les morceaux destructeurs (Sport Drinks ou Le Basement par exemple) côtoient des choses plus larvées (Can Read My Own Mind ou Mambo N°5 par exemple), un genre de vibration vicieuse rythme le blitzkrieg et il ne fait aucun doute, au terme de l’écoute, que les BLKLSTRS n’ont que faire des câlins. Leur musique est taillée pour le combat. D’ailleurs, tout le disque transpire l’envie d’en découdre, à tel point que l’on se demande souvent ce que la perfide Albion peut bien cacher de si vicié en son sein pour inspirer de tels élans pugnaces (enfin, on s’en doute un peu quand même). Il faut dire que Fantastic Man s’inscrit tout entier dans la grande tradition insulaire qui, du punk au noise-rock, sait comment cracher ses glaviots. La voix déclame/crache/éructe ses diatribes avec une morgue conquérante, tout autour, ça tabasse et l’ensemble irradie de sauvagerie.
Mais pourquoi est-ce mieux alors qu’objectivement, il n’y a rien de bien nouveau ? Sans doute car les morceaux se montrent plus personnels - le côté racé a toujours été de mise mais les grandes influences sont maintenant beaucoup moins évidentes (excepté sur quelques passages très Jesus Lizardesques) - plus nuancés aussi. Pas un bond de géant mais quelque chose dans l’écriture a changé. Plus contondants, plus variés, les titres s’enchaînent sans temps morts et laissent un évident goût de sang dans la bouche. O.K. on trinque mais c’est surtout très accaparant et tout simplement magistral.
Et tant pis pour le chant fluet des petits oiseaux.
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Nouvelle saillie noise internationale et iconoclaste balançant une multitude de riffs tronçonneuses contre des cathédrales rythmiques et carrées, voici venu Blacklisters, rouge, furibard et en provenance de Leeds dont À Tant Rêver Du Roi réédite ces jours-ci le BLKLSTRS inaugural paru à l’origine en (...)
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