Le streaming du jour #912 : Blacklisters - ’BLKLSTRS’

Nouvelle saillie noise internationale et iconoclaste balançant une multitude de riffs tronçonneuses contre des cathédrales rythmiques et carrées, voici venu Blacklisters, rouge, furibard et en provenance de Leeds dont À Tant Rêver Du Roi réédite ces jours-ci le BLKLSTRS inaugural paru à l’origine en 2012.
Pourquoi cette réédition ? D’une part parce que le disque sus-mentionné est épuisé depuis belle lurette et d’autre part parce que s’il l’est, c’est pour une bonne raison : il est phénoménal. Mais de quoi s’agit-il d’ailleurs ? Comme ça, à brûle-pourpoint et au regard de la pochette, on s’attend à quelque chose de légèrement obsessionnel et bien rangé : une commode, des bibelots, des fleurs, des légumes, des livres et quelques disques rouges parfaitement disposés. Un chien qui nous scrute et un bonhomme qui, lui, ne le fait pas. Le vinyle est rouge vif, le rond central montre des clopes écrasées pour la face A, un révolver rouge pour la B. Ça sent la névrose. Odeur de cendres et sang. Chouette résumé de ce que proposent les Blacklisters : du noise-rock canal historique, monomaniaque, fumant et écorché.
Oui, c’est vrai, ils semblent avoir beaucoup écouté Jesus Lizard mais franchement, qui ne l’a pas fait. Oui, c’est vrai, on ne peut pas mettre en avant leur originalité : rien de nouveau là-dedans. En revanche, si on l’a déjà entendu ailleurs et à maintes reprises, c’était toujours en moins bien que sur ce disque-là. C’est bien en ça que BLKLSTRS est phénoménal, il reprend à son compte toutes les petites choses qui font que l’on aime le noise-rock en évacuant le reste, se concentre sur l’essentiel, en tire la substantifique moelle : une voix écorchée, des riffs maousses, angulaires et contondants, une basse à la fois ventripotente et véloce accoquinée à une batterie, elle, complètement sèche, tout en estafilades conquérantes. C’est méchant, sauvage, effilé comme une lame et franchement jubilatoire. C’est magistral.
Inutile de détailler les morceaux - aux titres souvent drôles - sculptés du même bois, conférant un aspect monolithique à l’ensemble. Toutefois, une variété salutaire point dès que l’on détaille les vignettes : de l’exécuté pied au plancher (Hero Of China) mais aussi du distordu plus lent (Shush). Les mêmes armes mais des changements d’intensité. Tout cela dessine un relief cabossé qui concoure à rendre BLKLSTRS encore plus addictif. Bref, un indispensable de 2012 qui l’est encore en 2013 et si le bonhomme était assis sur la pochette de la première édition, il s’est levé sur celle de la nouvelle et semble bien s’apprêter à marcher.
Magnifique.


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