;background-color:#">The Brian Jonestown Massacre - Give It Back !

1. Super-Sonic
2. This Is Why You Love Me
3. Satellite
4. Malela
5. Salaam
6. Whoever You Are
7. Sue
8. (You Better Love Me) Before I Am Gone
9. Not If You Were The Last Dandy On Earth
10. #1 Hit Jam
11. Servo
12. The Devil May Care (Mom & Dad Don’t)
13. Their Satanic Second Request

1997 - Bomp Records

Sortie le : 26 août 1997

Give It Back ! (1997)

Propulsé par sa prolifique inspiration, un Anton au summum de son inspiration, le retour de cure de désintox de Jeff Davies et le recrutement de Peter Hayes (qui fondera plus tard BRMC) en troisième guitariste, le BJM s’invite dans un vrai studio (les premiers albums étant autoproduits - Anton affirmait n’avoir déboursé que 17$ pour Thank God For Mental Illness ) et prépare un des albums les plus importants de sa carrière. L’enjeu est de taille, révéler enfin le groupe au niveau national et international, afin d’opérer la révolution tant de fois annoncée par Anton. Le son du studio apporte un côté vraiment professionnel au BJM (au placard le son de l’ampli du petit frère) et on retrouve un Anton carrément euphorique durant l’enregistrement, plus que satisfait de l’ampleur que prennent ses chansons.

Dès l’intro, le ton est donné, reprenant exactement le son du début de Come Down des Dandy Warhols sorti la même année puis enchaînant sur un rythme indien si cher au BJM et une excellente chanson supersonique. Car ce qui est important sur cet album en particulier par rapport aux précédents, c’est le son beaucoup plus travaillé, beaucoup plus propre, plus pro. Apres un début d’album aux ambiances indiennes (Super-Sonic, Malela, Salaam), on rentre dans le vif du sujet, avec des chansons aux riffs destructeurs jubilatoires (Satellite, Whoever You Are, Not If You Were The Last Dandy On Earth, Number 1 Hit Jam ou encore l’excellentissime Servo).

On retrouve sur cet album tous les ingrédients qui ont fait des précédents de véritables bombes, les deux ou trois guitares suivant la maîtresse, l’harmonica maîtrisé, la voix féminine typiquement country de Miranda Lee mais on notera une plus grande mise en valeur de la basse qui joue un rôle fondamental sur des chansons comme Whoever You Are ou Sue, aux riffs astucieusement semblables qui emmènent les chansons vers des fins interminablement chaotiques. Matt Hollywood joue encore une fois un rôle dans la conception de l’album, en dehors de ses fonctions de bassiste, il signe un des meilleurs morceaux mais aussi un des plus importants, son titre : Not If You Were The Last Dandy On Earth directement en réponse au Not If You Were The Last Junkie On Earth des Dandy Warhols, sur Come Down qu’Anton n’avait pas encore digéré ; en elle-même, cette chanson est magistralement drôle, avec son refrain parodiant les cris de dandys et ses « wouhou hou », Anton adore et en profite pour se venger de son vieil ami Courtney Taylor.

Une confrontation avec les Dandys, il en rêve, mais pas eux, pourtant Anton réitérera ses provocations à chaque fois qu’il le pourra. Ce qui importe, c’est la musique, et ici elle est très bonne, du début à la fin sur un rythme soutenu progressant avec des chansons démentielles sur un seul plan, d’une durée égale aux autres chansons (l’excellent Number 1 Hit Jam) qui renforcent le BJM dans son caractère très très particulier, dans son image de groupe à part. Pourtant, pas d’instrumental sur cet album, toutes les chansons sont porteuses de textes, sur des thèmes sensiblement identiques aux précédentes productions. Jusqu’à la fin, la folie du BJM nous hantera, avec Servo au riff d’enfer, à la flûte ingénieuse, un brin hippie, la chanson géniale du matin, qui donne le courage de se lever et d’affronter toute la journée (formidable remède de la rentrée), sûrement une des meilleures chansons du groupe.

Et puis arrive cet ovni avec peu de rapport avec le reste de l’album, malgré l’éclectisme de celui-ci, The Devil May Care au ton grave et triste ouvrant sur ces mots : “Say goodbye to mom and dad, the two best friends I’ve never had”, composée lors d’une virée déprimante à Portland, elle est remplie d’une multitude d’instruments (mandoline, maracas, synthétiseur analogique etc.) et de plusieurs voix (celle de Matt vient s’entremêler à celles, magnifiques, d’Anton qui varient sur plusieurs octaves), première chanson vraiment triste du BJM, elle est aussi une vraie prémisse de ce que sera Bravery, Repetition & Noise et montre une nouvelle facette du BJM. Et, comme sur Thank God For Mental Illness , l’album se termine sur une « chanson-mystère » du nom de Their Satanic Second Request, discours d’un prêcheur qu’on imagine évangélique mené par une instrumentation mortuaire (didjeridoo, guitares floues), qui le clôt dans la plus grande confusion.

Give It Back ! est une excellente synthèse des quatre précédents albums et sûrement leur meilleur album, toutes époques confondues, il résume parfaitement et en beauté tout ce qui fait du BJM un groupe d’exception.


( moiz )

- 11.03.2007 par RabbitInYourHeadlights
 


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