The Brian Jonestown Massacre - s/t
Il y a deux ans, Don’t Get Lost constituait un point important dans la discographie du Brian Jonestown Massacre en ce sens qu’il s’agissait probablement de la plus aboutie des sorties de la formation à géométrie variable depuis le début du siècle. Entre pop psychédélique et shoegaze, ce disque maintenait une relative accessibilité malgré des expérimentations stimulantes.
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1. Drained
2. Tombes Oubliées
3. My Mind Is Filled With Stuff
4. Cannot Be Saved
5. A Word
6. We Never Had a Chance
7. Too Sad To Tell you
8. Remember Me This
9. What Can I Say
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Entre-temps, Something Else avait été publié et sept mois plus tard, Anton Newcombe n’a pas fait tourner ses méninges bien longtemps pour donner au dix-huitième album du groupe son titre homonyme. En revanche, si les expérimentations de Don’t Get Lost paraissent ici relativement lointaines, nul doute que les tissus cérébraux de l’Américain se sont agités pour produire ce disque plus subtil qu’il n’y paraît.
Porté par quelques sommets, ce disque homonyme voit le Brian Jonestown Massacre renouer avec le shoegaze d’un My Bloody Underground. Ainsi, sur Tombes Oubliées, l’introduction électrique aux accords traînants mâtinés de réverbération donne le ton d’un titre à la fois cool et puissant, où la nonchalance brumeuse est érigée en un art de vivre que l’on ne peut qu’être tenté d’imiter.
Sur le premier single, Cannot Be Saved, la voix d’Anton Newcombe est noyée sous des riffs de guitares eux-mêmes immergés dans quelques échos bienvenus. L’affaire pourrait sembler étouffante, mais c’est au contraire une pulsion de vie qui s’en dégage en permanence. Comme si les artifices visant à enrober les parties instrumentales parvenaient au contraire à faire ressortir tout le nectar de ces dernières.
L’air de rien, la tension est toujours au rendez-vous, à l’image d’un We Never Had A Chance relativement basique au niveau de sa construction, l’électricité étouffée des guitares enveloppant les percussions tandis que la voix du Californien se superpose à l’ensemble avec un flegme non feint. Pourtant, l’ensemble fonctionne sur plus de six minutes, sans surprises mais envoûtantes.
Le combo renoue par ailleurs avec les influences sixties déclinées il y a déjà plus de vingt ans sur Take It From The Man ! à l’occasion de Too Sad To Tell You. Le style décliné sur ce court album lui permet de ne pas subir le moindre coup de mou. Et si les nappes pleines de réverbération semblent de prime abord traduire un aspect relativement convenu, les compositions et le sens mélodique d’Anton Newcombe sont suffisamment à la hauteur pour hypnotiser et jouer avec les sens d’un auditeur parfois mis sur le qui-vive pour mieux être rassuré ensuite par ces sonorités enivrantes.
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