Au milieu d’une très belle série de sorties hip-hop/abstract et apparentées en ce milieu d’été (citons les nouveaux albums de Thavius Beck, Unsung ou Homeboy Sandman notamment), commençons par rendre justice au label Hand’Solo Records du canadien Thomas Quinlan, écurie du génial crew Backburner (et de Buck 65 ou Sixtoo à leurs débuts) qui fait une fois de plus une fort belle année (il faudra décidément que l’on vous touche un mot de l’album de Fortunato & Sean One, voire du très chouette Content où le beatmaker The Dirty Sample dont il va être question ici est associé à un certain AzraelRapsGood pour un disque au groove minimaliste et au rap ligne claire).

À peine un peu plus d’un an après le très bon Revenge Vol. 1 porté par le spleenétique Patience dont la boucle samplée évoquait fortement John Barry, la paire Ol’ Gorilla Bones x The Dirty Sample, respectivement au micro et aux instrus (à moins qu’il ne s’agisse d’une seule et même personne comme certaines sources tendent à le laisser penser) remet donc le couvert avec un second volet qui s’avère à la fois plus singulier et plus abouti. Plus singulier, car The Dirty Sample en rajoute une bonne couche dans la noirceur et le glauque cinématographique pour flirter avec le hip-hop du caveau d’un Jakprogresso, tandis que le flow plus éteint et lugubre du rappeur se met au diapason. Plus abouti, car l’osmose des deux s’avère particulièrement réussie, avec des titres downtempo et insidieux de rap horrifique tels que Volume 2, The Slasher Joint, Shadow Man ou l’atonal Vigilantes avec l’excellent Touch en featuring, et d’autres plus clairs-obscurs et sous-tendus d’un irrésistible groove organique (You Ain’t the One, Honest Proposal, Not Gold Nor Fame), aux incursions parfois plus soulful.

Un excellent disque de hip-hop lo-fi façon backpacker du côté obscur, dont la spontanéité va de paire avec des atmosphères très travaillées qui lui donnent une consistance toute particulière.