Album particulièrement versatile que cette 2e sortie en moins d’un an du New-Yorkais Eddie Palmer sous l’alias Lunologist, suite d’un Tomorrow Doesn’t Need You à l’artwork félin qui mâtinait l’an dernier le trip-hop instru cher à son duo Cloudwarmer de sonorités glitch-hop plus syncopées pour un résultat à la fois familier et subtilement différent de ce à quoi l’ex The Fucked Up Beat nous avait habitués tant en solo qu’avec ses divers projets collaboratifs.

Avec Sleep Now Voyager, aux morceaux moins nombreux mais plus conséquents dont les intitulés codés en langage Base64 peuvent être "traduits" ici pour révéler une phrase qui complète le titre du disque, l’Américain continue sa récréation en changeant encore légèrement de braquet : c2xlZXA= évoque ainsi d’entrée de jeu la drum’n’bass onirique et liquéfiée de Funki Porcini, tandis que plus loin, bWVldA== nous gratifie d’un interlude synth-pop sans paroles aux inflexions EBM assez surprenant de la part du musicien, ouvrant la voie à un aW4= hypnotique à l’urgence presque techno sur plus de 8 minutes de crescendo dynamique s’étoffant à mesure d’harmonies stratosphériques et synthétiques, puis à le redescente finale d’un ZHJlYW1z ambient-techno aux beats étouffés.

Pour le reste, cover comprise avec ses collages rétrofuturistes au filtre passé, on est plutôt en terrain connu et ça tombe bien, c’est là qu’Eddie Palmer excelle tout particulièrement, quelque part entre groove narcotique (bm93) et electronica maximaliste aux mélodies éthérées (dm95YWdlcg==) ou aux rythmiques funky aux entournures (d2lsbA==), en bref une version plus lumineuse et aérienne de l’univers qu’on lui connaît avec Cloudwarmer, avec un accent sur les polyrythmies et le chaos organisé à l’image du sommet YWx3YXlz.